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Le président de la Fed, Jerome Powell, fera-t-il encore baisser l’euro ?

Le président de la Fed, Jerome Powell, fera-t-il encore baisser l’euro ?
Jerome Powell (Fed) – Getty Images

Après la décision sur les taux de la Banque centrale européenne la semaine dernière, la Réserve fédérale américaine annoncera la sienne mercredi. Selon les traders de devises, la BCE a fait son choix, ce qui signifie que le sort de l’euro repose entièrement entre les mains du président de la Fed, Jerome Powell.

Pourquoi est-ce important ?

L'euro a perdu beaucoup de terrain par rapport au dollar au cours des deux derniers mois, ce qui rend les achats en dollars, tels que les produits énergétiques, plus coûteux pour la zone euro. On craint désormais que la devise européenne continue de s'affaiblir.

Dans l’actu : Selon les analystes, il n’y a aucun doute : la Fed maintiendra son taux directeur inchangé mercredi, contrairement à la BCE, qui a porté la semaine dernière les taux européens à leur plus haut niveau historique.

  • En théorie, lorsque les taux d’intérêt augmentent dans la zone euro et que les taux américains restent inchangés, cela devrait rendre l’euro plus attractif par rapport au dollar. Cependant, cet effet ne se reflète que très peu sur les marchés des changes. L’euro peine à gagner en valeur par rapport au dollar.
  • Pour 1 euro, vous obtenez environ 1,07 dollar, contre près de 1,09 dollar il y a un mois. Au printemps, on s’attendait encore à ce que l’euro puisse atteindre 1,15 dollar, mais c’est toujours de l’ordre du fantasme.

L’Europe en perte de vitesse, les États-Unis en hausse

Plus de détails : Alors, que se passe-t-il ? Selon les analystes, l’affaiblissement récent de l’euro par rapport au dollar est principalement dû à la différence dans les perspectives de croissance. Alors que l’économie américaine s’accélère, les nuages sombres s’accumulent au-dessus de l’économie européenne, en particulier en Allemagne, qui est un moteur économique clé.

  • Plusieurs analystes craignent que la BCE n’ait peut-être un peu trop augmenté les taux, ce qui pourrait entraîner un arrêt complet de la croissance économique une fois que cette hausse des taux se répercutera sur l’économie réelle dans quelques semaines.
  • De plus, Lagarde a laissé entendre que les taux de la BCE resteraient inchangés pendant un certain temps. En bref, des hausses de taux supplémentaires sont peu probables. Il pourrait même être nécessaire de réduire les taux si l’économie européenne s’arrête complètement en 2024. Les traders qui intègrent tout cela dans leurs calculs voient peu de potentiel à la hausse pour l’euro.
  • Cela pose un problème de taille à Lagarde : l’euro faible rend l’importation de produits énergétiques, qui sont libellés en dollars, plus coûteuse. Et cela peut entraîner une inflation supplémentaire.

À suivre de près : Le président de la Fed, Jerome Powell, dispose d’une marge de manœuvre beaucoup plus grande que Lagarde grâce à la reprise économique aux États-Unis. Si l’économie américaine prend trop d’ampleur dans quelques mois, il peut augmenter les taux d’intérêt américains sans conséquences néfastes. Si cela se produit, le dollar continuera de gagner en valeur par rapport à l’euro.

Autrement dit : Le sort de l’euro est entre les mains de l’économie américaine et de Powell à court terme. Si le président de la Fed choisit mercredi de relever les taux, il est fort probable que le dollar s’apprécie et que l’euro se déprécie.

(SR)

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