La liste des entreprises occidentales qui quittent la Russie s’allonge d’heure en heure. Le gouvernement russe a proposé trois options à ceux qui partent. Un certain nombre de grands noms restent, bien que cela soit discutable.
De l’entreprise électronique Samsung au fabricant de meubles suédois IKEA, en passant par le site d’hébergement Airbnb, les entreprises de luxe Prada et Chanel, les groupes technologiques américains Apple, IBM et Microsoft, le géant allemand de la chimie BASF, les marques automobiles Rolls Royce et Volkswagen et les géants pétroliers BP, Exxon Mobil et Shell. Une série de chercheurs de la Yale School of Management tiennent à jour une liste qui est complétée quotidiennement. Plus de 300 grandes entreprises ont plié bagage au moins temporairement.
La nationalisation menace
Dans la plupart des cas, il est peu probable qu’il y ait une vente. Les bureaux ou les installations de production de l’entreprise seront tout simplement liquidés.
La Russie est consciente des risques de licenciements massifs que cela comporte. Le pays menace donc les entreprises étrangères de ce qui s’apparente à une nationalisation.
Ceux qui veulent quitter la Russie ont trois possibilités
Le gouvernement a déclaré que les entreprises étrangères qui souhaitent quitter la Russie ont trois options :
- Reconsidérer la décision et rester en Russie.
- Permettre aux actionnaires étrangers de transférer leurs actifs à des partenaires russes. Cela signifie qu’ils pourraient revenir sur le marché russe à un moment donné dans le futur. Certains investisseurs ont déjà choisi cette option, selon un porte-parole du Kremlin.
- Acter la fermeture et licencier tous les travailleurs. Les autorités russes considéreront alors qu’il s’agit d’une « faillite intentionnelle ». Ce qui leur donne le droit d’intervenir pour sauver des emplois (lire : nationaliser). La « faillite intentionnelle » peut également donner lieu à des poursuites pénales.
Pour certains, la situation reste inchangée
Il existe également des entreprises pour lesquelles c’est business as usual. Jusqu’à hier, les plus grandes marques américaines comme Coca Cola, PepsiCo, McDonald’s et Starbucks ont maintenu leurs activités. Ces marques ont fait l’objet d’une campagne de boycott intense sur les réseaux sociaux en raison de leur refus de quitter la Russie. Le fonds de pension de l’État de New York a également exhorté ces entreprises à reconsidérer leur position.
Du côté de TotalEnergies, Mondelez ou encore Nestlé, on reste en place en Russie, tout comme AB Inbev par le biais d’une filiale locale.
Dans le cas de TotalEnergies, malgré des pressions du ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, le géant français se refuse à lâcher son investissement dans le géant gazier russe Novatek. Pour une raison simple: ses projets qui portent sur le GNL font partie de sa stratégie à long terme. Le patron de Total a juste promis « qu’il n’apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie ». Des sociétés pharmaceutiques comme Astra Zeneca et son concurrent GSK restent également actives, mais pour des raisons humanitaires.