Pourquoi Warren Buffett déteste l’or


On l’extrait du sol en Afrique ou ailleurs. Ensuite on le fait fondre, on creuse un autre trou, on le ré-enterre une fois de plus et on paye des gens pour rester autour à le garder. Il n’a aucune utilité. Cela laisserait toute personne qui verrait ça de Mars perplexe ».

L’investisseur milliardaire américain Warren Buffett ne comprend guère l’engouement pour l’or, explique Matt DiLallo du site The Motley Fool. Il pense que sa valeur ne repose sur rien d’autre que sur la volonté de la préserver.

Mais ce que Buffett reproche essentiellement à l’or, c’est son incapacité à créer de la valeur.

Dans une lettre qu’il a adressée aux actionnaires des sociétés dans lesquelles il avait investi en 2011, « l’Oracle d’Omaha » avait qualifié l’or « d’actif improductif », et affirmé que les actifs tels que l’or ne produisaient jamais rien, mais que des investisseurs en achetaient dans l’espoir que d’autres seraient prêts à payer encore plus cher qu’eux dans le futur. Il a ajouté que ces acheteurs n’étaient pas inspirés par ce que l’actif pouvait produire en lui-même – il resterait éternellement inanimé – mais par la croyance que d’autres le désireraient avec encore plus d’avidité dans le futur.

Buffett voit deux inconvénients rédhibitoires dans l’or : il ne sert à rien et n’est pas procréatif.

Même s’il concède que l’or peut servir à la décoration et qu’il a quelques applications industrielles, il objecte que la demande pour ces deux domaines est insuffisante pour utiliser tout l’or que nous avons extrait du sol pour ensuite le mettre à l’abri dans un coffre de banque.

L’or ne peut pas être utilisé pour produire des objets ayant une réelle valeur. Il s’apprécie et se déprécie en fonction de ce que les gens sont prêts à payer pour en acquérir, et non pas sur sa capacité à générer des bénéfices pour son propriétaire, comme la part de n’importe quelle entreprise cotée, note-t-il.

Il termine sa lettre avec cet argument :

« Aujourd’hui, le stock d’or mondial représente environ 170.000 tonnes métriques. Si tout cet or était aggloméré, il formerait un cube d’environ 21 mètres de côté. A 1750 dollars l’once à l’heure où je vous écris, sa valeur serait d’environ 9.600 milliards de dollars. Appelons ce cube «la pile A ».

Créons maintenant une « pile B » pour la même valeur. Pour cela, nous pourrions acquérir toutes les terres cultivables des Etats-Unis (400 millions d’acres avec un rendement d’environ 200 milliards de dollars annuels), plus 16 ExxonMobil (la compagnie la plus profitable du monde, qui gagne plus de 40 milliards de dollars par an). Après ces achats, il nous resterait encore environ 1.000 milliards de dollars d’argent de poche (et nosu n’aurions pas le sentiment d’être un peu à court après cette frénésie d’achats). Pouvez-vous imaginez un investisseur disposant de 9.600 milliards de dollars choisissant la pile A plutôt que la pile B ? ».

Plus