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Snooze : roupillon, petit somme, dit le dictionnaire anglais-français. Un mot qui évoque la fonction des réveils, qui permet d’offrir un petit rab de 10 minutes au lit… quand ce n’est pas plus. Mais selon Jamie Condliffe de Gizmodo, les utilisateurs du bouton snooze des réveils devraient proscrire leur mauvaise habitude. Elle explique que le petit supplément de quelques minutes au lit est dommageable au mieux seulement sur le plan psychologique, mais qu’il peut aussi, dans le pire des cas, ruiner « la chimie cérébrale » pour la journée entière.
Lorsque nous nous endormons, notre corps libère de la sérotonine dans le sang. La sérotonine est un neurotransmetteur souvent associée avec le bien-être et le bonheur, qui soulage le corps et procure ce sentiment de contentement que nous ressentons à ce moment. Au cours d’une nuit idéale de 7 à 9 heures de sommeil, le corps va libérer d’autres produits chimiques, et à un moment donné, il en aura reçu suffisamment pour permettre le réveil. C’est alors qu’il libère de la dopamine pour supprimer la sensation d’engourdissement, ce qui favorise le réveil.
Après avoir appuyé sur le bouton snooze, on se remet à dormir, et on relance donc ce processus chimique qui vient interférer avec celui qui était en train de s’achever, créant ainsi une discordance pour le corps qui nous laisse désorientés et complique notre réveil.
En outre, le sommeil est décomposé en phases, dont les deux plus importantes sont celle du sommeil paradoxal, pendant laquelle on observe le mouvement oculaire rapide (REM pour Rapid Eye Movement en anglais), et celle du sommeil profond, qui permet à notre corps de se reposer pour mieux fonctionner. Ces deux phases s’alternent avec les autres phases au cours de la nuit, mais au début de la nuit, nous avons tendance à entrer plus souvent dans la phase de sommeil profond, tandis qu’à la fin de la nuit, c’est la phase de sommeil paradoxale qui est la plus fréquente. Or, c’est au cours de cette phase que nous rêvons, et que nous fixons nos souvenirs récents. Plus on interrompt ce processus tôt, par exemple en fixant une heure de réveil plus précoce d’une demi-heure pour pouvoir « traîner » au lit grâce au bouton snooze du réveil, plus on en réduit la qualité. Des études montrent que nos fonctions mentales peuvent s’en trouver affectées pour la journée entière.
Les recherches ont également montré que, contrairement à la croyance populaire, le petit somme du matin a moins de valeur sur le plan du sommeil que le sommeil normal, qu’il ne permet pas d’apporter un repos supplémentaire pour le corps, et qu’il peut en outre porter atteinte à la mémoire, aux réflexes, à la compréhension et à l’attention.
Si vous vous réveillez fatigué tous les matins, il est temps de faire face à la réalité : vous ne dormez pas assez, et ce n’est pas le bouton snooze qui vous aidera à compenser ce manque. Le mieux est donc d’essayer de vous coucher de plus en plus tôt de jour en jour, jusqu’à ce que vous vous réveilliez naturellement avant que le réveil ne sonne. De cette manière, vous savez que votre corps a bénéficié de la quantité de sommeil qui lui est nécessaire.
Si vous aimez trop votre petite sieste post-réveil, souvenez-vous que les meilleures siestes durent autour de 20 minutes. Il existe des apps de « snooze » pour Android et iPhone qui permettent de fixer soi-même la durée de ces petits sommes, et on peut les régler à 20 minutes pour être certain de respecter cette durée maximum.