Pourquoi mon salaire n’a-t-il pas encore été indexé ?

Ces derniers mois, l’indice pivot a été dépassé à plusieurs reprises, ce qui a entraîné une hausse des salaires et des avantages des fonctionnaires. Pourtant, tout le monde n’a pas vu son salaire augmenter. Pourquoi ça ?

La Belgique est l’un des rares pays au monde où les salaires sont encore automatiquement indexés. Grâce à ce système, les revenus sont adaptés à l’inflation sans que vous (ou votre syndicat) ayez à négocier une augmentation de salaire avec l’employeur. L’indexation automatique intervient dès que l’indice dit pivot est dépassé. Cela se fait sur la base de l’indice santé lissé sur une moyenne de quatre mois (consécutifs).

En raison de l’inflation galopante, cet indice a été dépassé plusieurs fois cette année, ce qui a entraîné une hausse des salaires des fonctionnaires et des prestations sociales comme les indemnités de chômage. Selon les dernières prévisions du Bureau fédéral du Plan, l’indice central sera à nouveau dépassé en septembre. En conséquence, les prestations sociales et les salaires publics seront augmentés pour la quatrième fois cette année dans les mois à venir. Chaque fois que l’indice central est dépassé, ces revenus sont augmentés de 2 %.

Indexations en juin

Dans le secteur privé également, les salariés de différents secteurs ont vu leurs salaires augmenter entretemps. Au début de ce mois, il y a eu une indexation pour les travailleurs de quinze commissions paritaires différentes.

Les travailleurs de l’industrie et du commerce du pétrole (PC 117) ont vu leur salaire horaire de base augmenter. Les employés du commerce de détail des aliments (PC 202) ont reçu une augmentation de 1 pour cent. Treize autres commissions paritaires, dont le secteur de l’audiovisuel et diverses parties du secteur des soins, ont reçu une rémunération supplémentaire de 2 %.

Tous les salaires ne sont pas immédiatement indexés

Cependant, tout le monde n’a pas encore vu son salaire augmenter cette année. En effet, tous les secteurs ne seront pas indexés dès qu’ils dépasseront l’indice pivot. Pour certains secteurs, cela ne se produit qu’une fois par an.

Prenons l’exemple de la Commission paritaire 200, à laquelle appartiennent quelque 400.000 cols blancs. Les salaires des employés qui appartiennent à cette catégorie sont adaptés à l’inflation le 1er janvier. Comme les salaires ne sont indexés qu’une fois par an, ils ont la perspective d’une indexation qui sera supérieure à 2 pour cent. Il est prévu que les salaires des cols blancs augmentent d’environ 9 % au 1er janvier 2023. Au début de cette année, ils ont vu leur salaire augmenter de 3,58 %.

Augmentations jusqu’à 12 %

Le prestataire de services RH SD Worx a récemment déclaré que les salaires pourraient même augmenter de 12 % d’ici 2023. « Pour un certain nombre de secteurs, comme l’hôtellerie et la restauration ou (les travailleurs de la production alimentaire), il y aura une augmentation de plus de 8 % au début de l’année prochaine, en plus de l’augmentation de (au moins) 3 % cette année. D’autres secteurs connaîtront des indexations multiples (et plus rapides), comme les travailleurs de la construction, pour lesquels les augmentations s’élèveraient également à plus de 8 % pour 2022 (8,12 %) ; et encore 3,63 % si l’on se projette au 1er juillet 2023 », a déclaré Jean-Luc Vannieuwenhuyse, conseiller juridique de SD Worx début avril.

L’indexation des salaires a également un impact sur d’autres éléments. Pensez, par exemple, au pécule de vacances et à la prime de fin d’année. Ces matières sont calculées sur la base des salaires. Plus le salaire est élevé, plus le pécule de vacances et la prime de fin d’année sont importants.

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