En réponse à l’invasion russe de l’Ukraine, l’Union européenne et les États-Unis ont annoncé un paquet de « sanctions massives » à l’encontre de la Russie. Des sanctions qui doivent encore être détaillées, mais les responsables européens et américains ont assuré que plusieurs punitions financières seraient infligées à la Russie. Une menace qui ne semble, pour l’instant, pas faire flancher Poutine.
Pour faire revenir Vladimir Poutine à la table des négociations et mettre un terme à l’invasion de l’Ukraine, l’UE et les États-Unis veulent s’attaquer à son économie à coups de sanctions financières, entre autres. Un objectif qui ne pourrait pas donner les résultats escomptés si l’armée russe parvient à atteindre ses objectifs avant que le pays ne ressente les effets des sanctions sur son économie.
Bien que l’économie russe soit dépendante des exportations de matières premières vers l’étranger, les derniers mois ont permis au Kremlin de s’engraisser grâce à la flambée des prix de l’énergie. La Russie dispose donc des capacités financières pour faire la guerre, malgré la menace des sanctions internationales à son encontre.
Des sanctions à effets tardifs
« Nous allons affaiblir la base économique de la Russie et sa capacité à se moderniser, et en plus nous allons geler les avoirs russes dans l’Union européenne », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Les blâmes américains sont du même ordre. Si les sanctions annoncées sont « les plus sévères jamais vues », leurs effets pourraient mettre en certain temps à se faire ressentir, de sorte qu’elles n’auraient finalement aucun poids sur le conflit actuel.
« La décision du président Poutine d’intensifier la confrontation militaire en guerre suggère une volonté d’accepter la douleur économique à court terme en faveur de la sécurisation d’objectifs géopolitiques à long terme », estime Mark Haefele, directeur des investissements de la gestion de patrimoine mondial chez UBS.
Un pays bien préparé
L’économie de la Russie repose essentiellement sur ses matières premières – gaz, pétrole, blé – qu’elle exporte à l’étranger. Elle dépend donc du reste du monde pour s’enrichir. Le pays est également dépendant de l’étranger pour de nombreux produits, dont ceux liés à l’innovation technologique.
Malgré tout, la Russie pourrait encaisser les sanctions financières, aussi paralysantes soient-elles, grâce à ses vastes ressources et ses caisses bien remplies suite à la flambée des prix de l’énergie. Au cours de l’année dernière, le pays a continué à se découpler financièrement du système mondial de monnaie de réserve, en cumulant toujours plus d’or dans sa banque centrale ce qui pourrait permettre à son économie de tourner malgré les blâmes européens et américains.
En outre, les banques russes étaient préparées aux sanctions depuis des mois, grâce à une quantité record de devises étrangères importées en décembre. Deux fois plus que l’année dernière à la même époque.
La Banque centrale de Russie a également indiqué être « prête à prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir la stabilité financière ». Le pays semble s’être bien préparé avant d’envahir l’Ukraine.
Enfin, les européens et les américains n’ont pas sorti l’arme ultime: la sortie du système bancaire Swift.