Au cours de l’année écoulée, la dette nette des entreprises mondiales a diminué de 1,9%. Une première en 8 ans. Elle s’établit désormais à 8.150 milliards de dollars. Une diminution qui devrait se poursuivre dans les prochains mois, en raison d’une hausse des coûts d’emprunt notamment, selon une étude basée sur les 900 meilleures entreprises.
L’endettement des entreprises à l’échelle mondiale devrait se réduire de 270 milliards de dollars au cours de l’année à venir, selon l’indice de la dette des entreprises de la société d’investissement Janus Henderson. Avec la hausse des taux d’intérêt et le risque de ralentissement économique, les entreprises du globe adoptent une attitude plus prudente et revoient donc à la baisse leurs ambitions en matière de nouveaux financements.
Une position qui ne devrait pas trop leur porter préjudice puisque, grâce aux conditions monétaires accommodantes de ces dernières années, les entreprises ont bénéficié de solides flux de trésorerie. Elles disposent donc des ressources nécessaires pour rembourser leurs dettes.
« La croissance économique peut ralentir ou s’inverser, mais les entreprises partent d’une position très rentable », a déclaré Seth Meyer, gestionnaire de portefeuille obligataire chez Janus Henderson. « Les entreprises résisteront à la récession et utiliseront les flux de trésorerie pour réduire davantage leurs emprunts ».
Un contexte particulier
Durant la pandémie de coronavirus, les décideurs du monde entier ont injecté des sommes d’argent colossales dans l’économie mondiale pour tenter d’en limiter les effets. Mais avec le rebond des économies nationales durant l’après-pandémie et la montée en flèche de l’inflation, renforcée par la guerre en Ukraine, les banques centrales sont revenues sur leurs mesures de relance, favorisant le risque d’un ralentissement économique brutal.
Pour beaucoup, une récession – globale ou localisée – est plus qu’envisageable. Un risque couplé à des taux élevés. Les choses ne devraient d’ailleurs pas évoluer dans le bon sens avant un bon moment. Les entreprises pourraient donc conserver leur position de prudence actuelle et, donc, continuer à rembourser leurs dettes plutôt que d’en créer de nouvelles, comme le suggère le rapport.