Dans quelques jours, le délai du programme de rachat temporaire de la Banque d’Angleterre expirera. L’institution monétaire a actuellement racheté moins de dettes qu’elle ne l’avait prévue. Elle passera donc à la vitesse supérieure dans les prochains jours.
La Banque d’Angleterre a annoncé des mesures supplémentaires pour assurer la stabilité financière au Royaume-Uni. L’institution monétaire a déballé un programme de rachat de 65 milliards de livres sterling à la fin du mois de septembre. Ce programme expire le 14 octobre. L’objectif était d’acheter quotidiennement (au maximum) 5 milliards d’obligations d’État. Cela aurait dû porter le compteur à 40 milliards de livres, mais jusqu’à présent le programme de rachat a été limité à 5 milliards de livres.
10 milliards de livres
« La Banque est prête à utiliser cette capacité inutilisée pour augmenter la taille maximale des cinq adjudications restantes au-delà du niveau actuel de 5 milliards de livres », a déclaré le régulateur dans un communiqué de presse. Lundi, elle a donc acheté 10 milliards de livres de titres d’État d’un seul coup. On ne sait pas encore combien de bonds souverains la Banque d’Angleterre va acheter dans les prochains jours. Cela sera communiqué chaque matin.
Parallèlement au programme de rachat, un mécanisme est mis en place pour aider les banques et les fonds de pension à résoudre leurs problèmes de liquidités. Certains de ces fonds étaient au bord de l’effondrement lorsque les taux d’intérêt à long terme britanniques sont montés en flèche. L’annonce par le gouvernement de Liz Truss de mesures de soutien fiscal – notamment la diminution de la tranche d’imposition la plus élevée (45 %) – a fait vaciller le pays. La décision d’abolir cette tranche d’imposition a depuis été annulée dans une incroyable volte-face
Les taux d’intérêt à long terme remontent
Ces mesures supplémentaires sont bien nécessaires, car les taux d’intérêt à long terme au Royaume-Uni augmentent à nouveau. Par exemple, le taux à 10 ans est actuellement de 4,4 %. Elle est donc proche de son pic du 27 septembre. À l’époque, ces taux étaient d’environ 4,5 %.
Bob Parker, conseiller chez le gestionnaire d’actifs CBP Quilvest, a noté dans une interview accordée à CNBC que si les nouvelles mesures sont susceptibles de répondre aux préoccupations du marché à court terme, il reste un certain nombre de problèmes qui continueront à faire pression sur les marchés financiers jusqu’à l’année prochaine. « Il ne faut pas oublier que la Banque d’Angleterre va encore relever les taux d’intérêt », explique l’expert. « Cela aura évidemment une incidence sur les rendements obligataires, ce qui entraîne à son tour les problèmes structurels des fonds de pension. »
BL