Pour combattre le ‘cyber-islamisme’, la France lance une ‘unité de contre-discours républicain sur les réseaux sociaux’

Une semaine après la décapitation d’un professeur d’histoire en région parisienne par un terroriste islamiste, la France est toujours en émoi. Cet assassinat a notamment mis en avant les danger des réseaux sociaux en matière de radicalisation des discours.

Si le barbare assassinat de Samuel Paty a suscité choc, tristesse et colère dans le chef de nombreux Français, certains s’en sont toutefois réjouis. Et une partie d’entre eux ont manifesté leur soutien au terroriste via des messages publiés sur les réseaux sociaux. Dans la foulée, l’Élysée a annoncé que 80 auteurs de ce type de messages avaient été convoqués et/ou perquisitionnés par la police ou la gendarmerie.

En parallèle, l’enquête sur l’attentat a révélé que certains individus, dont un parent d’élève et un militant islamiste radical, avaient publié sur les réseaux sociaux des vidéos insultantes à l’égard du professeur. Ils avaient également dévoilé des informations sur son identité et sur l’adresse de l’établissement scolaire dans lequel il professait. Des publications qui avaient ensuite été rapidement partagées par de nombreux internautes, qui n’avaient pas hésité pas à proférer des messages haineux à l’encontre de Samuel Paty.

L’enquête est toujours en cours, mais il apparait que les réseaux sociaux ont probablement joué un rôle dans la suite des événements qui ont conduit le terroriste Abdoullakh Anzorov, un réfugié d’origine tchétchène de 18 ans, à assassiner le professeur d’histoire.

Combattre le ‘cyber-islamisme’

Souhaitant lutter contre le ‘cyber-islamisme’, la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa a annoncé ce vendredi dans une interview à L’Obs la création d’une ‘unité de contre-discours républicain sur les réseaux sociaux’.

‘On voit se développer des discours d’islamistes sur la toile, de victimisation systématique, sans que personne ne les démente’, indique Marlène Schiappa, ajoutant que le gouvernement veut porter ‘un discours de contre-propagande’.

BarakaCity

La semaine dernière, une perquisition avait été entreprise dans les locaux de l’association islamique BarakaCity. Très populaire, et notamment auprès des jeunes, cette ASBL est soupçonnée de prôner des positions trop radicales et d’être proche du milieu salafiste. Un processus a été lancé pour la dissoudre.

Dans le même temps, son dirigeant, Idriss Sihamedi, a été placé en garde à vue à deux reprises en une dizaine de jours. Il est notamment soupçonné de cyber-harcèlement envers l’ancienne journaliste de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui.

Ces événements ont été largement commentés sur les réseaux sociaux. Les défenseurs de BarakaCity et d’Idriss Sihamedi ont notamment taxé le gouvernement français ‘d’islamophobie’.

‘Mais nous sommes dans un État de droit. S’il y a eu une perquisition sous l’autorité du juge, c’est parce qu’il y avait des éléments dans un dossier judiciaire. Nous avons mis plusieurs jours à répondre», par le biais de la porte-parole du ministère de l’Intérieur. «La prochaine fois, il faut que le contre-discours soit prêt, pour défendre nos valeurs. Il y a des exemples en Angleterre, en Allemagne, dont on peut s’inspirer !’, a expliqué Marlène Schiappa, qui espère que la nouvelle unité permettra de rapidement mettre fin à ce type de discours.

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