Le potentiel caché de l’Europe dans la production des batteries de voitures électriques : la course aux métaux rares

L’Europe doit redoubler d’efforts pour soutenir les investissements dans la production de batteries en misant sur l’extraction des métaux rares, essentiels à la transition énergétique.

Pourquoi est-ce important ?

Alors que la Chine subventionne depuis des décennies son industrie des composants de voitures électriques et que les États-Unis s'avancent plus loin dans le protectionnisme avec le Inflation Reduction Act, l'Europe ne doit pas rester sur le carreau des métaux rares.

Dans l’actu : La compétition mondiale pour la domination des métaux rares est officiellement ouverte.

  • Les trois grandes puissances mondiales se font la course pour obtenir les métaux essentiels dans la construction des cellules présentes dans les batteries, pour les énergies renouvelables et les réseaux électriques.
  • La Chine et les États-Unis attaquent à coup de subventions pour booster leurs investissements locaux en la matière.
  • Au lieu d’une pure course aux prêts et subventions, « l’Europe devrait tirer parti de ses atouts et penser de manière innovante », écrit pour Euractiv Julia Poliscanova, directrice principale pour les véhicules propres à l’ONG Transport & Environment.

Quels atouts ? L’Europe jouit d’un vrai succès dans le domaine des voitures électriques et des batteries. C’est le résultat d’une solide demande locale, stimulée par les règles européennes sur les voitures propres.

  • L’Europe présente un vrai potentiel d’approvisionnement local en métaux rares, les nations doivent davantage s’impliquer dans ce domaine, avec des garanties environnementales et sociales.
  • Selon une analyse de l’ONG Transport & Environment, environ 10 % des besoins de l’Europe en cobalt et en nickel peuvent être satisfaits d’ici à 2030.
  • L’Europe peut couvrir jusqu’à la moitié de ses besoins en lithium au cours de cette décennie, considéré comme le nouvel « or blanc ».
  • Preuve de son ambition, l’Union européenne prévoit de produire deux tiers des cellules de batterie dont les voitures, camions et réseaux électriques auront besoin en 2023.

Sous le radar : Le potentiel est bien plus important dans les étapes de raffinage et de transformation de ces métaux.

  • C’est ici que l’Europe possède l’expertise et les compétences industrielles nécessaires. C’est la plus grande plus-value dans le secteur, selon Julia Poliscanova.
  • Pour exploiter ce potentiel, la directrice de l’ONG affirme que « l’Europe doit se fixer des objectifs clairs en matière d’approvisionnement et de traitement responsables des métaux, y compris un objectif distinct consistant à raffiner au moins 50 % des métaux critiques en Europe d’ici à 2030.
  • « Cet objectif peut être atteint par des projets stratégiques et soutenu par un financement ciblé à la stricte condition que des normes élevées (en matière d’environnement, NDLR) soient respectées », conclut-elle.

Une bonne nouvelle : La Norvège a récemment découvert des millions de tonnes de cuivre, lithium, cobalt et autres métaux rares dans ses fonds marins. Peu avant elle, c’est sa voisine la Suède qui a annoncé la découverte de la plus grande réserve de terres rares d’Europe.

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