La Belgique a mis un certain temps avant d’imposer le port du masque en milieu clos. Mais depuis quelques jours, plusieurs communes l’imposent sur tout leur territoire. Trop de prudence ?
Ce mercredi, une batterie de nouvelles mesures plus strictes est effective au niveau national. Elles concernent principalement les bulles sociales qui ont apporté leur lot de confusion.
Depuis samedi dernier déjà, le port obligatoire du masque a été étendu. Outre les commerces, le masque est désormais indispensable sur les marchés, les brocantes, dans les rues commerçantes, dans tous les événements d’ampleur privés ou publics, dans les bâtiments publics, dans bâtiments de l’horeca (en dehors des tables).
Le Conseil national de sécurité qui a imposé cette extension au niveau national a également étendu le pouvoir des bourgmestres sur leur commune. Depuis, plusieurs localités ont décidé d’imposer le masque sur tout leur territoire. En Flandre, c’est le cas par exemple de toutes les communes de la province d’Anvers. En Wallonie c’est le cas à Courcelles, Estaimpuis, Seraing, Andenne ou encore Waremme. Ce sera aussi le cas dans tout Charleroi à partir du 1er août. À Bruxelles, toutes les rues à forte fréquentation piétonne sont concernées à partir de ce mercredi. Enfin, précisons que le port du masque est obligatoire sur toute les digues à la côte.
Paranoïa ?
Après un Conseil national de sécurité modéré la semaine dernière, celui de ce lundi est venu corriger le tir du point de vue des experts. Il est maintenant admis que quelques experts ont fait plier le monde politique, comme le relate Le Soir. Mais certains politiques au niveau local ne font-ils pas de l’excès de zèle. N’y allons pas par quatre chemins: le port du masque à l’extérieur va-t-il trop loin ?
Si le virus peut bien voyager dans l’air comme l’a démontré une étude du New England Journal of Medicine, plusieurs autres études japonaises et chinoises ont prouvé que très peu de contaminations se font à l’extérieur.
La plupart des cas connus ont été contaminés dans des milieux clos, dans plus de 90% des cas. En famille, au bureau, dans les transports ou dans des espaces plus larges mais mal ventilés et enfin à l’hôpital.
Jeunesse
On ne pêche jamais par excès de prudence, mais quand on impose une mesure, il faut veiller à ce qu’elle soit appliquée, et qu’elle repose sur une base scientifique légitime. Ça vaut pour les bulles de contacts dont le contrôle est rendu difficile comme pour le port du masque en milieu extérieur.
Certains experts le reconnaissent: les instructions qui viennent du monde politique arrivent parfois rarement aux oreilles des plus jeunes. A minima, ‘profitez de cet été, mais faites la fête en petit groupe et à l’extérieur, portez un masque si vous croisez les générations (vos grands-parents par exemple)’, appuie Yves Coppieters, médecin épidémiologiste, professeur de santé publique à l’Ecole de santé publique de l’ULB, sur les réseaux sociaux ce mercredi.
Pour de très nombreux scientifiques, le port du masque reste la mesure barrière la plus efficace. Mais l’imposer à l’extérieur ne repose, pour l’heure, sur aucune base scientifique. Comme l’a répété Martin Blachier, médecin épidémiologiste, spécialiste de Santé publique sur le plateau de C Dans l’Air ce lundi (à partir de 20’30).