Le plafond de la population humaine se confirme, et il est en dessous des 10 milliards d’individus

La population mondiale pourrait plafonner à 8,8 milliards d’individus avant de se mettre à décliner dès le milieu du siècle, estiment un groupe de chercheurs mandatés par le club de Rome. Une estimation radicale, plutôt positive d’un point de vue du climat et de l’énergie, mais à laquelle il va falloir se préparer.

Pourquoi est-ce important ?

La croissance de la population mondiale est un sujet capital qui touche à de nombreux enjeux sociaux, économiques et climatiques. Il faut nourrir ces près de 8 milliards d'humains, qui en outre consomment de plus en plus d'énergie. Mais le palier de la croissance approcherait, et plus vite qu'on ne le pensait. Ce qui aura des conséquences certaines sur notre capacité à continuer à nourrir la croissance économique.

Atteindrons-nous les 10 milliards ?

L’actualité : nous serions actuellement 8 milliards d’êtres humains sur cette planète, selon les estimations. Un chiffre en croissance rapide si l’on se rappelle que nous n’étions que 1,86 milliard il y a un siècle. Mais cette hausse s’essouffle, et le plafond pourrait arriver plus vite qu’on ne le pense, selon une étude commandée par le club de Rome, un groupe de réflexion réunissant scientifiques et économistes de 52 pays.

  • Cette nouvelle étude prévoit que la population mondiale atteindra un maximum de 8,8 milliards d’individus avant le milieu du siècle.
  • Ce pic pourrait même être atteint plus rapidement, si les gouvernements prennent des mesures pour augmenter les revenus moyens et les niveaux d’éducation, les seules mesures qui influencent vraiment à la baisse sur les taux de natalité. La population mondiale devrait ensuite se mettre à diminuer.
  • C’est une estimation particulièrement basse du plafond humain : l’année dernière encore, les Nations-Unies estimaient que nous serions 9,7 milliards d’habitants au milieu du siècle, puis 10,4 milliards en 2100.

« Cela nous donne des raisons de croire que la bombe démographique n’explosera pas, mais nous sommes toujours confrontés à des défis importants du point de vue de l’environnement. Nous devons déployer beaucoup d’efforts pour nous attaquer au paradigme de développement actuel de surconsommation et de surproduction, qui sont des problèmes plus importants que la population. »

Ben Callegari, l’un des auteurs du rapport, cité par The Guardian

Des enjeux économiques et écologiques

Si la fin de notre croissance effrénée est plutôt une bonne nouvelle pour la préservation de notre planète, ça n’est certainement pas une solution. Car notre problème actuel reste la consommation irraisonnée de ressources d’une minorité de la population humaine, à savoir les plus riches. En outre, attention aux conséquences économiques.

  • La fin de notre croissance démographique entrainera une perte de main-d’œuvre, d’autant plus prononcée que la population vieillira, en moyenne, et qu’il faudra prendre en charge un nombre croissant de retraités. C’est un problème déjà très concret dans des pays tels que le Japon, mais aussi la Chine.
  • C’est toutefois l’augmentation du niveau de vie dans de nombreux pays, mais aussi l’accès à l’éducation, en particulier pour les femmes, qui fait au mieux freiner notre croissance démographique. C’est d’ailleurs en se concentrant sur ces facteurs que cette projection, réalisée par le collectif Earth4All, obtient de tels chiffres. De quoi rendre encore plus délicate la balance économique.
  • Il s’agit toutefois d’une estimation « extrêmes » dans un autre scénario, les auteurs de l’étude se basent sur la continuation des politiques existantes, à limiter la croissance de la population mondiale à moins de 9 milliards en 2046, puis de la faire chuter à 7,3 milliards en 2100. Ce qui aurait des conséquences durables sur notre gestion des ressources.

« Bien que le scénario n’aboutisse pas à un effondrement écologique ou climatique total, la probabilité d’effondrements sociétaux régionaux augmente néanmoins au cours des décennies jusqu’en 2050, en raison de l’aggravation des divisions sociales à l’intérieur des sociétés et entre elles. Le risque est particulièrement élevé dans les économies les plus vulnérables, mal gouvernées et écologiquement vulnérables. »

Le grand effondrement ?

Sauf que les chiffres de Earth4All sont loin d’être alarmistes : d’autres études publiées ces dernières années estiment au contraire que la population mondiale va amorcer un déclin bien plus radical.

  • Selon une étude de James Pomeroy, économiste chez HSBC, parue le 22 août dernier, nous atteindrions notre pic dès 2043 avant de voir la population chuter vite, très vite.
  • Il estime que nous ne serions déjà plus que 4 milliards en 2100, soit à peine la moitié de la population actuelle. La chute des naissances diviserait en outre la population européenne par deux dès 2070. Soit 400 millions d’habitants en moins. Un vrai désert, par rapport à notre quotidien.
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