‘Plusieurs États membres de l’UE ont violé les réglementations européennes suite à leurs accords commerciaux avec la Chine’

Quinze États membres de l’Union européenne ont conclu des accords de coopération controversés avec la Chine. Les projets semblent contraires à la politique de l’Union européenne à l’égard du pays asiatique. C’est ce qu’indique un rapport de la Cour des comptes européenne, qui a examiné l’ampleur des investissements chinois en Europe.

Les accords controversés sont liés à l’ambitieuse Belt & Road Initiative (BRI), une version moderne de l’historique Route de la Soie, avec laquelle la Chine espère étendre son influence économique et politique mondiale.

‘Agir en équipe’

‘L’enquête a identifié de multiples risques à la fois politiques et économiques’, indique le rapport. ‘L’étude montre également que plusieurs États membres de l’Union européenne ont systématiquement violé les réglementations européennes dans leurs accords commerciaux avec la Chine.’

‘Dans le cadre de l’initiative Belt & Road, la Chine a conclu 15 accords bilatéraux avec les États membres de l’Union européenne. Il s’agit notamment de l’Italie, de la Grèce, de l’Estonie et de la Croatie. La Commission européenne n’a jamais été consultée au préalable sur les accords envisagés, comme l’exige la loi.’

Selon Annemie Turtelboom, auteure principale du rapport, l’Union européenne devrait adopter une approche plus uniforme dans ses relations avec la Chine. ‘Les accords bilatéraux permettent à la Chine d’étendre systématiquement son influence en Europe’, suggère le rapport. ‘Les États membres de l’Union européenne doivent agir davantage comme une seule équipe.’

En outre, selon les auditeurs, il y a plus globalement un manque de transparence sur les projets que la Chine met en place en Europe. Des études de risques solides font également défaut. ‘De cette manière, l’Union européenne semble suivre aveuglément la voie tracée par la Chine’, disent-ils.

L’UE, bernée ?

Le projet Belt and Road, par terre par mer. Source : CSIS.

Les auteurs du rapport soulignent enfin que les projets liés au plan Belt & Road sont régulièrement financés par des fonds européens. ‘La construction du pont de Peljesac sur le canal Neretvanski en Croatie en est un parfait exemple.’

‘La Commission européenne a alloué 357 millions d’euros aux fonds de cohésion il y a trois ans pour couvrir 85% des coûts de ce projet. Cependant, les autorités croates ont par la suite confié l’exécution des travaux à un consortium chinois dirigé par la SOE China Road and Bridge Corporation.’

En outre, les auteurs du rapport soulignent les vues divergentes des États membres de l’Union européenne sur la coopération avec la Chine dans le domaine des télécommunications.

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