L’Union européenne doit implanter son embargo du pétrole russe le 5 décembre prochain, entre autres mesures visant à tarir les recettes de l’État russe et le financement de la guerre en Ukraine. Les pays du G7 ont aussi décidé d’un plafond du prix d’achat du brut russe.
Un plafond sur le prix du pétrole russe oui, mais où placer la barre ? Pas de consensus chez les occidentaux

Pourquoi est-ce important ?
Plafonner le prix du pétrole russe à l'importation semblait être la meilleure méthode pour à la fois entamer le trésor de guerre de Poutine et épargner les pays occidentaux en proie à la hausse des prix de l'énergie. Mais à quelques jours de l'échéance, l'essentiel reste encore à décider : le prix maximal à fixer.L’actualité : l’embargo européen sur le brut russe transporté par voie maritime prendra effet le 5 décembre prochain. Un plafond sur le prix du brut encore importé est aussi dans les cartons. Mais à une semaine de l’échéance, il n’y a toujours pas d’accord sur un tarif causerait du souci à Poutine sans pour autant aggraver la crise dans les pays occidentaux.
- Au début du mois, le baril de brut de l’Oural russe coûtait un peu plus de 70 dollars, soit environ 24 dollars de moins que le Brent, la référence internationale, rappelle CNN.
- Dans l’UE, on évoque un plafond entre 65 et 70 dollars. Une différence très faible, dont l’impact serait somme toute très limité. « À ce niveau de prix, il s’agit de réduire l’inflation plutôt que les revenus de la Russie », estime auprès du média américain Helima Croft, responsable de la stratégie des matières premières chez RBC Capital Markets.
- La Pologne et d’autres pays d’Europe de l’Est, les plus virulents à l’égard de la Russie, souhaitent un plafond plus bas, alors que le coût de production d’un baril russe est estimé entre 20 et 50 dollars. Lors d’une conférence diffusée en Lituanie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé de ses vœux un plafond à 30 dollars.
Le détail : le paquet de sanctions de l’UE comprend également une interdiction de fournir des assurances et d’autres services aux navires transportant du brut russe. Une manière de s’attaquer indirectement aux débouchés indiens et chinois de la Russie, en limitant les possibilités de transport de cette marchandise.
L’enjeu : l’Europe et les États-Unis craignent une riposte de la Russie dans ce qui s’apparente de plus en plus à une guerre économique. Celle-ci pourrait baisser sa production de pétrole, ce qui ferait mécaniquement monter les prix sur l’ensemble du marché mondial. Une petite manœuvre dont l’OPEP est déjà bien familière. L’Organisation est toujours restée solidaire de la Russie, ce qui ne facilite pas la tâche des Occidentaux.
- Les exportations de pétrole russe en 2022 sont estimées à 9,7 millions de barils par jour, selon l’Agence internationale de l’énergie. Le budget de la Russie prévoit que le pétrole sera exporté à un prix moyen d’environ 70 dollars le baril en 2023, ce qui donne une idée du prix minimal qu’espèrent maintenir les Russes.
- Le président russe a déjà lâché que la mise en place d’un plafond aurait des conséquences.