« Même avec un prix plafond de 60 dollars le baril de pétrole, la Russie ferait toujours des bénéfices »

La secrétaire d’État américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré qu’un plafonnement du prix du pétrole russe à 60 dollars le baril ne suffirait pas à garantir que la Russie cesse de réaliser des bénéfices sur ce produit. Et c’est l’idée. Voici pourquoi.

Janet Yellen a fait cette déclaration lors des réunions du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Washington, qui ont eu lieu tout au long de la semaine. Elle a indiqué que les États-Unis et leurs alliés continuaient d’examiner le niveau de plafonnement des prix qui serait nécessaire pour avoir un impact sur l’économie russe.

Les ministres des Finances représentant les pays du G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis) ont convenu en septembre d’instaurer un plafond de prix pour le pétrole russe. Objectif : limiter l’argent que le Kremlin peut tirer des exportations de pétrole.

De 40 à 60 dollars

Selon Yellen, la Russie serait trop heureuse de vendre son pétrole à 60 dollars le baril. Selon elle, le Kremlin est disposé à faire cela depuis des années. « Donc un prix dans cette fourchette serait certainement suffisant pour supposer que la Russie peut produire et vendre du pétrole de manière rentable », a-t-elle déclaré, dans des propos rapportés Business Insider.

En réalité, cela va dans le sens des propositions du G7. Certains pays ont même suggéré un prix plafond plus bas de 40 dollars, mais l’administration Biden considérerait cela comme trop bas. Quoi qu’il en soit, le groupe souhaite introduire le plafonnement des prix en décembre, ce qui coïnciderait avec l’entrée en vigueur de l’embargo européen sur le brut russe.

Rabais importants

Si le plafond est trop bas, il ne sera plus intéressant pour la Russie d’exporter du pétrole vers les pays qui le respectent. Cela pourrait mettre en danger les approvisionnements mondiaux. Les négociations entre les pays du G7 constituent donc un important exercice d’équilibre.

Reuters souligne que le pétrole de l’Oural, la référence russe, se négociait récemment à environ 75 dollars le baril, soit une baisse de quelque 20% par rapport au Brent, la référence en Europe.

Le secrétaire adjoint au Trésor américain, Wally Adeyemo, a également affirmé que certains pays tentaient actuellement de négocier des contrats avec la Russe à des prix nettement inférieurs à ceux du Brent, et que celle-ci désirait les boucler avant l’embargo européen. Il s’agirait d’un signe que la discussion sur le plafonnement des prix rend les Russes nerveux.

(OD)

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