Le FMI met en garde contre le malaise économique : « Le pire reste à venir »

Le Fonds monétaire international (FMI) brosse un tableau très sombre dans ses dernières perspectives. Pierre-Olivier Gourinchas, responsable de la branche recherche de l’institution financière, affirme que 2023 sera « ressenti comme une récession » pour de nombreuses personnes.

« Le pire est encore à venir », peut-on lire dans l’avant-propos du rapport, publié ce mardi. Ce faisant, le FMI met en garde contre le fait que les mesures prises dans de nombreux pays pour contrer l’inflation galopante pourraient faire vaciller davantage l’économie.

L’institution prévoit une croissance mondiale de 2,7 % l’année prochaine. Il s’agit d’une baisse importante par rapport aux prévisions précédentes. En juillet, elle parlait encore d’une croissance de 2,9 % en 2023 ; en janvier, elle prévoyait même une augmentation de 3,8 %.

La croissance va ralentir en Chine, aux États-Unis et en Europe, mais dans certains pays comme l’Allemagne et l’Italie, le FMI prévoit même une contraction économique. La croissance dans la zone euro ne sera que de 0,5 % en 2023.

La croissance mondiale a déjà fortement ralenti cette année également. Le FMI prévoit une croissance de l’économie mondiale de 3,2 % en 2022, soit une forte baisse par rapport aux 4,4 % prévus en janvier, avant le début de la guerre en Ukraine.

La pire année depuis 2009 ?

Selon le FMI, l’économie connaîtra en 2023 son année la plus faible depuis que le resserrement du crédit en 2009 a enflammé les marchés. La seule exception est l’année 2020, où les confinements généralisés ont provoqué une énorme contraction. Toutefois, cela n’a pas conduit à un hiver économique prolongé, ce à quoi le FMI met désormais en garde.

Ce sentiment négatif a également été relayé lundi par la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, lors de l’ouverture de la réunion annuelle du FMI et de la Banque mondiale. Si l’on n’en fait pas assez, « nous aurons des problèmes », a-t-elle déclaré. Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a également évoqué le « danger réel » d’une récession mondiale.

En outre, malgré l’impact déjà tangible des mesures visant à juguler l’inflation, le FMI a déclaré que celle-ci n’avait pas encore atteint son pic. Cela suivra plus tard cette année et atteindra probablement les 8,8 %. En outre, l’inflation restera élevée plus longtemps que prévu. En 2023, elle atteindra 6,5 % au niveau mondial, tandis qu’en 2024, elle sera encore à 4,1 %.

MB

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