Bourgmestre de Bruxelles Close plaide pour une approche de santé publique contre la violence liée à la drogue


Principaux renseignements

  • La cocaïne bon marché alimente la violence à Bruxelles car son prix abordable la rend facilement accessible.
  • Le maire plaide en faveur d’une approche de santé publique, y compris la décriminalisation du cannabis et un meilleur accès aux services de soutien pour les consommateurs de drogue.
  • Pour lutter efficacement contre la crise de la drogue, la Belgique a besoin de mesures de sécurité plus strictes contre les opérations de contrebande.

Le bourgmestre de Bruxelles Philippe Close attribue la récente flambée de violence dans la ville à la prolifération de drogues dures bon marché. Close a souligné le caractère abordable de la cocaïne par rapport aux boissons alcoolisées courantes, déclarant qu’une simple ligne de coke coûte moins cher qu’un rhum-coca. Il a également insisté sur la présence généralisée de laboratoires de drogues synthétiques et sur les immenses profits générés par le trafic de drogue, certains lieux pouvant rapporter jusqu’à 20.000 euros par jour.

Approche de santé publique

Close a reconnu qu’une présence policière accrue ne suffirait pas à résoudre le problème. Il a insisté sur la nécessité d’une discussion sociétale plus large sur les facteurs qui poussent à la consommation de drogue dans la capitale de l’UE, préconisant une collaboration avec les professionnels de la santé pour s’attaquer au problème à la racine. Des analyses des eaux usées ont révélé que Bruxelles et Anvers étaient deux des cinq villes européennes les plus touchées par la consommation de drogue, ce qui souligne la nécessité de s’attaquer à la demande en même temps qu’à l’offre.

Close affirme, chez Le Soir, que pour lutter efficacement contre la crise de la drogue à Bruxelles, il faut adopter une approche globale de santé publique impliquant les professionnels de la santé. Il souligne la stigmatisation omniprésente de la consommation de drogues, qui touche des personnes de tous horizons. Close soutient la dépénalisation du cannabis, considérant les politiques actuelles comme hypocrites. S’il existe des salles de consommation supervisée pour les toxicomanes sévères, la plupart des consommateurs n’ont pas accès à des services de soutien.

Accès facile

Le maire a également fait part de ses inquiétudes concernant les opérations de contrebande de drogue en cours autour de la prison de Haren, y compris les livraisons par drones. Il a appelé à des mesures de sécurité plus strictes au sein même de la prison. Malgré l’escalade de la violence, Close maintient que Bruxelles reste une ville attrayante pour les résidents et les entreprises. Il a toutefois insisté sur l’urgence d’une intervention rapide pour éviter une nouvelle escalade.

Le rôle de la Belgique en tant que plaque tournante de la distribution de drogue en Europe est alimenté par la facilité d’accès à des stupéfiants bon marché, en particulier de grandes quantités de cocaïne entrant par le port d’Anvers. Rien que cette année, Bruxelles a été le théâtre d’au moins 60 fusillades liées au commerce illégal de la drogue, contre 92 fusillades en 2024 qui ont fait neuf morts.

En réponse à cette escalade de la crise, le gouvernement belge a approuvé la fusion des six zones de police de Bruxelles en une seule unité, qui devrait prendre effet au début de 2027. Cette mesure vise à résoudre le problème des gangs criminels qui exploitent les frontières juridictionnelles en se déplaçant entre les zones de police pour échapper aux forces de l’ordre.

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