Pétrole: les gigantesques stocks ne désemplissent pas

Malgré un monde qui se déconfine progressivement, la reprise tarde à se concrétiser sur le marché mondial du pétrole, si l’on en croit l’indice ‘Kayrros-EYConsulting’, basé sur l’analyse d’images satellite, mis au point pour Les Echos.

En avril dernier, le baril de pétrole West Texas Intermediate (WTI), côté à New York, atteignait un prix plancher historique de -37,63 dollars. Entre une demande au plus bas, au cœur de la crise sanitaire du coronavirus, et une offre au plus haut, les réserves se sont rapidement remplies à ras-bord et les prix ont plongé.

Si les prix ont depuis repris quelques couleurs et que le déconfinement est amorcé un peu partout dans le monde, la reprise économique ne semble pas encore se concrétiser sur le marché du pétrole, dont la consommation est encore bien en dessous des niveaux d’avant-crise. Et après une légère baisse constatée en mai, les gigantesques stocks ne diminuent plus.

‘Notre indice est encore au plus bas pour le pétrole et ne donne pas de signe de retournement pour l’instant’, explique Antoine Halff, cofondateur de Kayrros, sur le site des Echos. Son entreprise analyse en temps réel les données de 10.000 cuves de stockage de produits pétroliers et 15.000 pétroliers en mer.

‘La faiblesse de l’activité économique limite le rebond’

‘La consommation de produits pétroliers a augmenté partout dans le monde avec la reprise des déplacements terrestres’, concède Antoine Halff. ‘Mais la faiblesse de l’activité économique limite le rebond, qui est d’ailleurs beaucoup plus lent dans les transports publics et bien sûr l’aérien.’ Il note également que les raffineurs chinois, japonais ou encore coréens ont profité des prix bas en important massivement du pétrole ces dernières semaines.

La stagnation des réserves est d’autant plus inquiétante que les pays producteurs, au Moyen-Orient comme en Russie ou aux Etats-Unis, ont déjà décidé de baisser leur production. Les pays de l’Opep, ainsi que la Russie, ont prévu de se réunir très prochainement pour décider d’une possible prolongation des quotas en vigueur depuis le 1er mai.

L’été devrait marquer la reprise de la baisse des stocks pétroliers, mais les analystes d’UBS, cités par Les Echos, ne tablent cependant pas sur un retour à la normale avant 2022, au plus tôt.

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