Mauvaise nouvelle pour la Banque nationale de Belgique : la perte sur cinq ans gonfle encore, l’action est en chute libre

Près de 2 milliards de plus dans le rouge, en 2027, que ce qui était estimé auparavant. Les hausses des taux d’intérêt vont creuser un fameux trou dans la caisse de la Banque nationale de Belgique. En 2022, elle était déjà dans le rouge, à hauteur de 580 millions d’euros.

Dans l’actu : une nouvelle estimation de la perte cumulée d’ici à fin 2027, dans les résultats de la Banque nationale de Belgique (BNB).

  • Elle passe de 9 milliards (estimation de décembre) à 10,8 milliards d’euros.
  • Cette première estimation avait fait plonger le cours de l’action de la BNB. Ce jeudi, elle est aussi en chute et accuse une perte de 12%, à l’heure d’écrire ces lignes.

La raison : comme la Banque centrale européenne relève les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation, la Banque nationale doit payer beaucoup plus d’intérêts aux banques commerciales qui placent leur argent auprès d’elle.

  • « Dans le scénario de base, qui représente l’environnement de taux et les attentes du marché à la date de clôture du bilan quant aux évolutions des taux futurs, les résultats de la Banque restent sous pression », écrit la BNB.
  • « Si ce scénario venait à se concrétiser, ce qui est entouré d’une grande incertitude, à composition du bilan inchangée, cela entraînerait une perte cumulée d’un montant de 10,8 milliards d’euros sur un horizon de cinq ans. »
  • Tout dépend de la politique de taux d’intérêt de la BCE. « Si les taux d’intérêt devaient augmenter par rapport à ces attentes du marché, cet effet négatif s’accentuerait, et inversement en cas de baisse des taux d’intérêts. »
  • Bien qu’il soit difficile d’établir des prévisions pour la période postérieure à 2028, la Banque nationale pense qu’il y aura à nouveau des gains à partir de cette date.

Pertes en 2022

Le détail : la BNB a déjà réalisé des pertes en 2022.

  • La Banque centrale fait part d’une perte de 580 millions d’euros en 2022 (soit un peu moins que les estimations). En 2021, elle affichait encore un bénéfice de 355 millions d’euros.
  • Ce sont les taux d’intérêt, surtout sur la facilité de dépôt, qui ont fait le plus gros trou dans la caisse, de plus d’un milliard d’euros (parmi d’autres pertes).
    • De l’autre côté du bilan, la « réduction des charges d’intérêts liées aux opérations de crédit de la politique monétaire » a rapporté 448 millions d’euros. La « hausse du volume des portefeuilles de politique monétaire », « combinée à un réinvestissement des titres à un taux plus élevé », a rapporté près de 300 millions d’euros.
  • La perte est prélevée sur les réserves disponibles de la BNB. Elles pèsent désormais 6,5 milliards d’euros.
  • Conséquence de la perte : « aucun second dividende n’est attribué pour l’exercice 2022 ». Seul dividende versé : 1,5 euro par action, « conformément à la loi organique ». Ce dividende est inclus dans la perte et représente un total de 600.000 euros.
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