Principaux renseignements
- Les pères gagnent nettement plus que les hommes sans enfant en Belgique.
- La « prime à la paternité » est plus prononcée chez les travailleurs ayant un niveau d’éducation plus élevé.
- Les employeurs perçoivent les pères comme des personnes plus dévouées, plus responsables et plus stables.
Une étude menée par le fournisseur de services RH Attentia sur les données salariales de plus de 80 000 cols blancs belges a révélé une tendance frappante : les pères gagnent nettement plus que leurs homologues masculins sans enfant. Ce phénomène, connu sous le nom de « prime à la paternité », suggère que les pères qui travaillent sont perçus comme des individus plus dévoués, plus responsables et plus stables, ce qui se traduit par des avantages financiers.
La différence de salaire est évidente dans toutes les tranches d’âge. Les pères âgés de 25 à 35 ans gagnent en moyenne 419 euros de plus par mois que leurs homologues sans enfant. Cet écart se creuse avec l’âge, atteignant 565 euros pour les pères âgés de 45 à 54 ans. Si l’écart se réduit pour les plus de 55 ans (392 euros), il persiste néanmoins.
Prime à la paternité
Il est intéressant de noter que la « prime à la paternité » est plus prononcée chez les travailleurs les plus instruits. Pour les travailleurs manuels, l’impact est négligeable, les salaires des pères et des hommes sans enfant étant largement comparables.
Les experts attribuent cet avantage financier aux perceptions de la société. Les employeurs associent souvent la paternité à des qualités telles que la stabilité, l’engagement et la responsabilité, ce qui se traduit par une confiance accrue, des promotions et des augmentations de salaire. Les pères eux-mêmes peuvent également choisir de travailler plus longtemps ou d’assumer des responsabilités supplémentaires pour soutenir financièrement leur famille.
Inquiétudes sur la détermination subjective du salaire
Toutefois, le fait de s’appuyer sur des facteurs subjectifs tels que le statut parental pour déterminer les salaires soulève des questions d’ordre éthique. Hannelore Blondia, consultante senior en ressources humaines chez Attentia, souligne que la rémunération devrait être basée sur des critères objectifs tels que l’expérience et les performances réelles.
La prochaine directive européenne sur la transparence des rémunérations, qui devrait être mise en œuvre en 2026, vise à résoudre ce problème en obligeant les entreprises à divulguer des informations annuelles sur les disparités salariales. Les employés pourront ainsi évaluer s’ils sont rémunérés équitablement par rapport à leurs collègues exerçant des fonctions similaires. Blondia estime qu’une transparence accrue est essentielle pour mettre au jour les préjugés inconscients et encourager les entreprises à adopter des critères objectifs et non sexistes pour leurs politiques de rémunération, ce qui aboutira en fin de compte à un système plus juste et plus équitable.