La tempête qui a surgi après la nomination de l’ancien président de la Commission Européenne (CE) José Manuel Barroso au poste de président non-exécutif et conseiller de la succursale londonienne de la banque d’investissement américaine Goldman Sachs ne risque pas de se calmer de sitôt.
La tempête qui a surgi après la nomination de l’ancien président de la Commission Européenne (CE) José Manuel Barroso au poste de président non-exécutif et conseiller de la succursale londonienne de la banque d’investissement américaine Goldman Sachs ne risque pas de se calmer de sitôt.
En effet, mercredi, on a appris que l’ancien commissaire européen à la Concurrence, Neelie Kroes, a été entre 2004 et 2009 directeur d’une société offshore aux Bahamas. C’est contraire au règles, parce que les commissaires ne peuvent pas tenir des postes dans le secteur privé au cours de leur mandat, rémunérés ou non. Depuis que Kroes a quitté la CE, elle a accepté un siège au conseil d’administration de Bank of America Merrill Lynch, mais aussi auprès de la société qui propose une alternative aux taxis, Uber.
Les portes de Bruxelles
Un nombre croissant de commissaires acceptent des postes dans le secteur privé après leur mandat, ce qui soulève des questions sur les liens étroits entre la politique et le monde des affaires.Un tiers (9 sur 27) des commissaires européens dont le mandat a pris fin en octobre 2014, travaillaient un an plus tard pour des entreprises privées, où ils cumulaient entre eux … 98 mandats, soit une moyenne de 10,8 par personne. C’est la conclusion d’une étude du Corporate Europe Observatory ONG (CEO), publiée en octobre 2015.Le Comité d’ éthique de l’UE n’avait averti de ces nominations que dans seulement 37 de ces 98 cas. Pourtant, l’UE émet rarement des objections. Elle n’en a formulé aucune dans le cas de ces 37 notifications, et ne s’est pas manifestée davantage lorsque l’ancien commissaire européen à l’environnement, le Slovène Janez PotoÄnik, est devenu président du Forum pour l’avenir de l’agriculture, un événement fondé entre autres par la société agrochimique Syngenta.
La norme à Bruxelles
Le Corporate Europe Observatory écrit la chose suivante :
« Le maillage serré de politiciens, fonctionnaires, industriels, et lobbyistes surnommé la “bulle de Bruxelles”, mène à une relation malsaine entre les législateurs et ceux qui sont soumis à leurs lois. Ajoutez le phénomène des “portes tournantes” entre le secteur public et le secteur privé, et vous obtenez un grand potentiel de conflits d’intérêt. (…)Individuellement et collectivement, ils sont responsables de la création et de la négociation de lois qui affectent 500 millions de citoyens”.