Panne de Twitter : pourquoi faut-il s’attendre à ce que cela se reproduise ?

Si pour certains, l’arrivée d’Elon Musk à la tête de Twitter a été une bonne chose, ce n’est pas l’avis de tout le monde. Et quand on se penche sur les faits, le moins que l’on puisse dire est que la transition ne s’est pas faite sans douleur. Une situation qui se poursuit encore à l’heure d’aujourd’hui.

L’actualité : ce lundi, Twitter a une nouvelle fois été victime d’un dysfonctionnement.

  • En cliquant sur un lien Twitter, un message d’erreur apparaissait.
  • Les images sur le réseau social ne chargeaient pas.

Le détail : le compte d’assistance de la plateforme a reconnu le problème et en a précisé la cause : « nous avons fait un changement interne qui a eu des conséquences inattendues ».

  • Le changement en question concerne la configuration de l’API de Twitter, à savoir l’interface de programmation qui facilite la création et l’intégration de logiciels d’applications à un autre logiciel, selon les informations du site Plateformer.
  • Une modification qui s’inscrivait dans le projet de Twitter – initié par Elon Musk – de rendre payant l’accès à cette API, coupant ainsi l’herbe sous le pied à plusieurs applications et logiciels qui en profitaient jusqu’à présent gratuitement.

Une erreur humaine, résultat d’un problème plus large

Or, la nouvelle version de l’API a été mise en ligne avant qu’un contrôle de qualité soit réalisé, rapporte Platformer. Mais pourquoi ce contrôle n’a-t-il pas été fait ? Le manque de personnel est pointé du doigt.

  • Un seul ingénieur aurait en effet été chargé de modifier l’API.
  • Et sans personne pour vérifier son travail, l’erreur qu’il a commise n’a pas été détectée avant la « mise en production » de la nouvelle version de l’API, à savoir le déploiement de la nouvelle configuration sur les serveurs.

S’il est difficile de connaitre la raison pour laquelle Twitter n’a chargé qu’une seule personne de procéder au changement de l’API, on peut émettre l’hypothèse que l’entreprise manque désormais d’ingénieurs compétents, suite aux licenciements de masse auxquels a procédé Elon Musk depuis qu’il a racheté la société.

  • Dès son arrivée à la tête de Twitter, l’homme a en effet procédé au licenciement de la moitié des effectifs de l’entreprise.
  • Il a depuis remercié bon nombre d’employés au fil des semaines.
  • Twitter comptait moins de 2.000 personnes dans ses rangs fin février, selon les chiffres du New York Times. En octobre, ses effectifs s’élevaient à 7.500.

De nouveaux dysfonctionnements à craindre

Toujours selon le New York Times, Twitter ne compterait plus que 550 ingénieurs pour maintenir la plateforme à flot.

  • Pour un réseau social de cette envergure, cela parait peu, surtout lorsque le PDG de l’entreprise ordonne des modifications importantes.
  • Il n’est donc pas surprenant que des erreurs humaines subviennent.
  • On peut d’ailleurs s’attendre à ce que les dysfonctionnements rencontrés à la suite du changement au sein de l’API de Twitter se reproduisent à l’avenir.
    • Elon Musk est loin de manquer d’idées, de sorte que les demandes faites à ses employés se multiplient.
    • L’ambiance au bureau est devenue beaucoup plus pesante depuis sa prise de pouvoir, ce qui joue sans doute sur les performances des employés rescapés.
    • Outre la peur de perdre son emploi du jour au lendemain, malgré les promesses du PDG que les licenciements étaient terminés, la pression qu’il exerce pour boucler des projets à temps semble immense, d’après les témoignages de certains employés.
  • Les faits le prouvent. Rien que cette année, la plateforme a rencontré des problèmes à 6 reprises.
    • « Ce type de panne est devenu si fréquent que je pense que nous y sommes tous insensibles », a déclaré un employé de Twitter en réaction à la panne de ce lundi. « C’est ce qui se passe lorsque vous licenciez 90 % de l’entreprise », a conclu un autre.

À noter : Elon Musk semble avoir pris la chose avec humour, en témoigne son tweet publié en réaction à l’incident qui contient une séquence du film Madagascar 2.

  • C’est en tout cas l’image qu’il a donnée publiquement, en interne, sa réaction a peut-être été tout autre.
  • L’homme a en effet déjà licencié des employés pour moins que cela.
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