A la fin du vingtième siècle, l’entreprise Lernout & Hauspie a promis de lancer sur le marché des logiciels offrant des traductions fidèles. Cependant, entre-temps, l’entreprise de Flandre occidentale et ses promesses ont disparu. Deux décennies plus tard, force est de constater que le secteur n’a toujours pas pu répondre aux attentes. Selon Pierre de Gasquet, rédacteur en chef du quotidien français Les Echos, il faut cependant s’attendre à un bouleversement en ce qui concerne l’offre de nouveaux programmes de traduction automatique. En effet, grâce à l’intelligence artificielle, ces nouveaux logiciels devraient être en mesure de proposer des traductions de grande qualité.« Le métier de traducteur littéraire est loin d’être menacé à court terme », explique Pierre de Gasquet. Par contre, la situation est différente en ce qui concerne les traductions techniques ou d’ordre général. Les nouvelles plate-formes de traductions automatiques développées par des entreprises telles que Microsoft, Google ou Systran devraient vraisemblablement créer une révolution dans ce secteur, précise le journaliste.Ces entreprises développent des moteurs neuronaux basés sur l’intelligence artificielle. Selon la cellule de réflexion néerlandaise TAUS, d’ici cinq ans, les plates-formes de traduction connaîtront une évolution cruciale. Des services numériques de traduction pourront alors offrir une niveau élevé de fiabilité.
Japon
Pierre de Gasquet fait référence à des scientifiques du Nara Institute of Science and Technology au Japon. Ces derniers ont développé Voice Tra, une plate-forme qui permet actuellement la traduction de 27 langues différentes.Voice Tra pourrait traduire 90% des mots de manière intelligible. Le Nara Institute développe en outre un dispositif de traductions en temps réel. Cette technologie devrait être au point en 2020 pour les Jeux Olympiques de Tokyo.Systran, précurseur dans le domaine de la traduction technologique, travaille à un moteur de traduction basé sur l’intelligence artificielle qui donnera accès à 30 langues.« Systran, fondé à la fin des années 60 par le linguiste hongrois Peter Toma et passé ensuite sous la coupe du groupe sud-coréen CSLI Company, prétend que sa solution permettra de comprendre des phrases dans leur contexte et d’offrir des traductions de qualité supérieure », conclut Pierre de Gasquet.