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Chacun chez soi : les Belges ne travaillent jamais bien loin de chez eux, au grand désespoir de la Flandre

Chacun chez soi : les Belges ne travaillent jamais bien loin de chez eux, au grand désespoir de la Flandre
JAMES ARTHUR GEKIERE/Belga/AFP via Getty Images

Ce n’est un secret pour personne : Bruxelles attire pas mal de travailleurs de Flandre et de Wallonie. Mais peut-être pas dans les proportions auxquelles l’on pourrait s’attendre. Finalement, les Belges aiment travailler dans leur région, et même dans leur province. Au grand dam du marché de l’emploi flamand qui manque de bras.

Pourquoi est-ce important ?

La Flandre cherche désespérément de la main d'œuvre et elle tourne - depuis longtemps - son regard vers la Wallonie. Mais rien n'y fait : les Wallons n'ont pas envie de franchir la frontière linguistique. Le rapport ci-dessous montre que l'inverse est vrai également, par ailleurs. Globalement, les Belges veulent rester dans leur giron.

Dans l’actu : un rapport sur le lien entre lieu de résidence et lieu de travail.

  • Se basant sur les données de Statbel, l’IÉSEG School of Management a livré un petit rapport traitant du lien entre le lieu de résidence et le lieu de travail des travailleurs belges.
  • Un constat criant : les Belges aiment travailler tout près de chez eux.

Liégeois et Flandriens occidentaux les plus casaniers

L’essentiel : chacun chez soi.

  • Forcément, Bruxelles attire. Mais peut-être pas autant que prévu. Ainsi, seuls 10% des travailleurs résidant en Wallonie travaillent dans la capitale. Pour les résidents flamands, c’est encore moins : 9%.
  • Toujours en ce qui concerne notre capitale, notons que près d’un travailleur bruxellois sur cinq n’y travaille pas. 11% d’entre eux se rendent chaque matin en Flandre, tandis qu’un peu moins de 5% prennent la route pour la Wallonie. Une poignée travaillent à l’étranger.
  • On constate également que très peu de travailleurs franchissent la frontière linguistique. Seuls 3,2% des travailleurs wallons travaillent en Flandre… tandis qu’à peine 1,1% des travailleurs flamands exercent en Wallonie.

Le détail : quelques chiffres provinciaux.

  • Le rapport donne aussi des chiffres province par province. L’occasion de noter quelques tendances.
  • Si moins de 3% des résidents belges travaillent à l’étranger, cette proportion explose dans la province du Luxembourg : 31,91%. L’attrait pour le Grand-Duché voisin, bien sûr.
  • Les plus « fidèles » à leur province sont les habitants de Flandre occidentale : 88% des travailleurs qui y résident y travaillent également. Côté wallon, la palme revient aux Liégeois : 84%.
  • Ceux qui ont le plus la bougeotte, ce sont les Brabançons. Seulement un peu plus de la moitié (54%) des habitants du Brabant wallon travaillent dans leur province. Plus d’un quart (27%) ont un emploi à Bruxelles. Les chiffres sont quasiment les mêmes pour le Brabant flamand.
  • Malgré la petitesse du pays, les Belges aiment travailler près de chez eux. L’étude ne le dit pas, mais il y a fort à parier qu’une partie des explications est à trouver du côté de la mobilité, les embouteillages et la mauvaise réputation de la SNCB n’aboutissant pas à un cocktail propice à donner envie d’accumuler les kilomètres matin et soir. L’autre grande tendance est sans doute la barrière de la langue.

Toujours bien trop peu de travailleurs wallons en Flandre

Contexte : la Flandre a besoin de travailleurs wallons.

  • On l’a vu, les Belges n’ont vraiment pas la bougeotte. Et très peu de Wallons vont travailler en Flandre. Pourtant, celle-ci les accueille à bras ouverts. A l’image de la plateforme vouseteslesbienvenus.eu lancée par le Voka il y a une dizaine d’années – et tout récemment mise hors-ligne depuis. Cela lui coûtait bien trop cher pour les mièvres résultats obtenus.
  • Face à la crise démographique, les entreprises flamandes ont pourtant identifié l’engagement de travailleurs wallons comme une des pistes les plus pertinentes. Elles le crient sur tous les toits depuis plusieurs années déjà.
  • Mais rien n’y fait. L’an dernier, le Forem a reçu 117.000 offres d’emploi de son homologue flamand, le VDAB. Seuls… 51 demandeurs d’emploi y ont répondu.
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