Un premier pays de l’OTAN aligne des robots armés dans son arsenal

Les Pays-Bas comptent tester sur le terrain leur première unité de véhicules autonomes sans-pilote. Ceux-ci seront armés, éventuellement assez lourdement. Et l’armée néerlandaise ne cache pas qu’elle s’équipe en réaction au contexte particulièrement tendu entre l’OTAN et la Russie.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les pays européens se sont rendu compte qu'ils ne pouvaient plus rogner sur leurs budgets militaires pour faire des économies. La majorité d'entre eux s'est remise à investir dans de l'armement de pointe, d'autant que c'est visiblement celui-ci qui permet de faire la différence en Ukraine face à l'arsenal russe.

L’info : Pour la première fois, un pays de l’OTAN aligne des véhicules terrestres autonomes et armés dans son ordre de bataille.

  • L’armée des Pays-Bas est la première au sein de l’Alliance atlantique à adopter des « robots tueurs » comme ont été directement surnommés ces engins. Il s’agit en fait de « véhicules terrestres sans équipage » (uncrewed ground vehicles – UGV) selon la nomenclature en vigueur.

  • L’engin choisi par l’armée batave est le Tracked Hybrid Modular Infantry Systems (THeMIS), mis au point par la firme estonienne Milrem Robotics. Il s’agit d’un véhicule chenillé qui peut être équipé de mitrailleuses, lourdes ou légères, mais aussi d’un canon automatique de 30 mm ou d’un lance-grenade de 40 mm.

  • En outre, selon une vidéo de démonstration dévoilée par Milrem Robotics, THeMIS peut déployer un mini-drone volant d’observation afin de mieux guetter ses cibles. Celle-ci suggère toutefois que la décision d’ouvrir le feu reste prise par un soldat bien humain.

« Nous avons déployé quatre machines armées dans le cadre d’une expérience opérationnelle. À ma connaissance, nous n’avons pas vu cela auparavant en Occident. Les machines ont été remises pour une utilisation expérimentale dans une unité opérationnelle dans un environnement pertinent pour l’armée. Il ne s’agit pas de simples tests sur un terrain d’entraînement. Nous sommes sous les yeux et les oreilles directs des Russes, et donc dans un environnement semi-opérationnel. »

Lieutenant-colonel Mevissen, commandant de l’unité Robotique et systèmes autonomes (RAS) de l’armée royale néerlandaise

Le contexte : Ce genre d’engin ultramoderne est très présent dans les œuvres d’anticipation depuis longtemps, et les armées s’y intéressent de plus en plus. Mais difficile d’estimer à quel point cette technologie est au point. IFLscience rappelle que des engins similaires ont été déployés par les Russes en Syrie dès 2018, avec des résultats peu probants, car ils perdaient régulièrement leur connexion avec leurs pilotes.

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