On en sait enfin plus sur les circonstances de l’évasion de Carlos Ghosn

Carlos Ghosn aurait fait appel à une société privée pour s’échapper du Japon. En outre, il était autorisé à porter un passeport français de rechange alors qu’il était en liberté sous caution, rapporte la chaîne japonaise NHK. De leurs côtés, les autorités libanaises déclarent que le Franco-Libano-Brésilien est entré ‘légalement’ au Liban.

Les autorités japonaises ont perquisitionné tôt ce jeudi le domicile de Carlos Ghosn à Tokyo. Les rumeurs allaient bon train autour de l’évasion de l’homme d’affaires qui dit avoir fui ‘l’injustice et la persécution politique’. Était-ce une intention des autorités japonaises de laisser partir le dirigeant du groupe Renault-Nissan pour éviter un grand déballage publique de corruptions?

On apprend ce jeudi par la chaine NHK, relayée par Reuters, que Ghosn était autorisé à porter un passeport français de rechange alors que ses autres passeports(français, libanais et brésilien) étaient détenus par ses avocats. C’était une ‘obligation’ explique la chaîne sans toutefois entrer dans les détails. Les étrangers au Japon sont tenus d’avoir en tout temps une carte d’identité ou un passeport.

Les avocats du chef d’entreprise en auraient fait la demande aux autorités nippones. Le passeport était apparemment dans une valise verrouillée. Et la clef qui pouvait l’ouvrir était détenue par ces mêmes avocats. On se rappelle pourtant que l’avocat japonais de Carlos Ghosn s’était déclaré ‘abasourdi’ par cette ‘surprise totale’.

En outre, l’homme d’affaires aurait fait appel à une société de sécurité privée pour organiser l’évasion, rapporte toujours Reuters. ‘Une opération très professionnelle, du début à la fin’, a déclaré une des sources à l’agence.

Le Liban s’explique

Au Liban, les autorités affirment que l’ex-PDG de Renault-Nissan est ‘entré légalement au Liban’. Une information confirmée par les services secrets du pays, qui ont précisé dans la foulée qu’aucune mesure n’imposait l’adoption de procédures à son encontre’ et que rien ne ‘l’exposait à des poursuites judiciaires’.

Le ministère des Affaires étrangères a précisé qu’il ‘n’y a pas avec le Japon d’accord de coopération judiciaire ou d’extradition’, mais que « les deux pays sont signataires de l’accord des Nations Unies pour la lutte anti-corruption ». Le Liban dit vouloir préserver les ‘meilleures relations’ avec Tokyo. Plusieurs lettres officielles sont pour l’instant restées sans réponse.

Fin avril, après 130 jours en prison, Carlos Ghosn avait obtenu le droit d’être libéré sous caution. Il pouvait voyager au sein du Japon mais devait se rendre à son domicile à intervalles réguliers. Il fait l’objet de 4 inculpations: deux concernant des revenus non déclarés et deux autres concernant des abus de confiance aggravés.

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