Oman va créer une des plus grandes usines d’hydrogène vert au monde: des chiffres démentiels

Producteur de pétrole, Oman veut désormais se positionner parmi les leaders mondiaux des énergies renouvelables. A cet effet, les autorités viennent de dévoiler les grandes lignes d’un projet d’ampleur: une des plus grandes usines d’hydrogène vert au monde.

Plongeons directement dans les détails techniques de ce projet, qui verra le jour dans le gouvernorat d’Al Wusta, au bord de la mer d’Oman:

  • Échéances: premiers coups de pelle en 2028, pleine capacité attendue pour 2038.
  • Capacité: 25 gigawatts d’énergie éolienne et solaire.
  • Objectifs: 1,8 million de tonnes d’hydrogène vert par an, 10 millions de tonnes d’ammoniac vert par an.
  • Principaux initiateurs: la compagnie pétrolière et gazière publique OQ, le développeur d’hydrogène renouvelable InterContinental Energy, basé à Hong Kong, et l’investisseur énergétique Enertech, basé au Koweït.
  • Coût: 30 milliards de dollars.
  • Principales exportations: Europe et Asie.

Une fois en service, l’usine utilisera donc l’énergie renouvelable pour diviser l’eau dans un électrolyseur afin de produire de l’hydrogène vert, capable de remplacer les combustibles fossiles sans produire d’émissions de carbone.

‘Future superpuissance du renouvelable’

Actuellement, l’économie Oman dépend très fortement des combustibles fossiles. 85% de son PIB est généré grâce au pétrole et au gaz. Conscient qu’une telle stratégie ne peut plus durer – et voyant ses réserves s’amenuir – le sultanat a récemment dévoilé un plan destiné à diversifier son économie et à miser sur les énergies renouvelables. L’hydrogène vert en est l’une des principales locomotives.

Souvent perçus comme une des principales solutions pour décarboner toute une série de secteurs (industrie, transport, électricité, …), les électrolyseurs d’hydrogène ont encore récemment été été qualifiés de ‘vitaux’ par l’Agence internationale de l’énergie en vue de réduire les émissions de CO2 entre 2030 et 2050.

Dans cette optique, Oman a les cartes en mains pour tirer son épingle du jeu. ‘Oman est l’un des endroits du monde que j’ai appelé les « futures superpuissances du renouvelable ». Car ce que vous voulez vraiment [pour produire de l’hydrogène vert], c’est un soleil très bon marché et un vent très bon marché’, a déclaré Michael Liebreich, fondateur de BloombergNEF, un fournisseur de recherche stratégique couvrant les marchés mondiaux des matières premières et les technologies de rupture qui conduisent la transition vers une économie à faible émission de carbone.

Aujourd’hui, l’hydrogène vert ne représente que 1% de la production mondiale d’hydrogène. Celui-ci est encore majoritairement produit via des combustibles fossiles (gaz et charbon). On parle d’hydrogène gris. Le principal problème de l’hydrogène vert réside dans son coût de production, environ trois fois plus élevé que celui du gris. Sa plus faible efficience énergétique constitue également une pierre d’achoppement.

Toutefois, à mesure que le coût des énergies fossiles augmente, l’hydrogène vert devrait gagner du terrain au cours des prochaines décennies. Avec son projet gigantesque, Oman anticipe une potentielle future demande très élevée. Le sultanat n’est d’ailleurs pas le seul à faire ce pari. En Australie, la construction d’une usine à hydrogène vert de 26 GW doit également débuter en 2028. Cette construction devrait être la n°1 mondiale. En Europe, la France et l’Allemagne ont elles aussi prévu de grands investissements en la matière.

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