Les fraudes se multiplient en France. Parfois simples et aisément identifiables, mais aussi parfois menées de manière très organisée par de véritables réseaux en contact avec le monde médical.
Depuis l’annonce des nouvelles règles en vigueur en France pour enrayer la propagation du coronavirus, le 12 mai dernier, la grogne monte à nouveau dans l’Hexagone. Les manifestations d’opposants au pass sanitaire se multiplient. Celui-ci n’est pas obligatoire, mais la décision du président Macron de le rendre nécessaire pour de nombreuses démarches essentielles, comme entrer dans un restaurant ou faire ses courses dans une grande surface, ne passe pas. Et certains cherchent déjà à frauder.
Simples photocopies
Une enquête menée par TF1 révèle que les recherches de faux pass sanitaires représentent une nouvelle et forte tendance sur Google. Or, ce document n’est en théorie pas falsifiable, car son authentification se fait par un QR code. Il faut donc en conclure que les faux pas sanitaires qui ne sont que de vulgaires copies des vrais tiennent plus de l’arnaque que du laissez-passer miracle, car ils seront découverts au premier contrôle. Parfois, il s’agit de simples feuilles photocopiées depuis un vrai document, et même pas recto/verso. Des faux papiers très artisanaux qui n’attirent que des ennuis aux apprentis faussaires.
Une autre possibilité, plus inquiétante, est celle de la participation active de soignants à ce genre de trafic. Ceux-ci peuvent aisément fournir un pass « de complaisance » à quelqu’un qui n’a en fait pas été vacciné. En général, contre des espèces sonnantes et trébuchantes. C’est d’ailleurs un trafic de ce genre qui a été démantelé le 13 juillet dernier à Lyon: les enquêteurs de la brigade de lutte contre la cybercriminalité ont appréhendé six personnes, des clients et des fournisseurs. Parmi ceux-ci, un individu qui prétendait sur Snapchat fournir de véritables pass sanitaires, moyennant 300 à 500€.
Un vrai réseau
La filière qui a été démantelée mettait en place des rendez-vous dans un centre de vaccination qui, systématiquement, n’étaient pas honorés. Il suffisait alors de récupérer les certificats prévus mais pas utilisés. « Des centaines de personnes peuvent se déplacer sans protection particulière et en étant peut-être contaminées, au risque d’en contaminer des centaines d’autres » déplore une source policière.
Nombreux sont aussi les médecins et infirmiers qui témoignent avoir été approchés pour fournir ce genre de document. Ceux-là ont tous refusé évidemment, mais combien finissent par céder, par appât du gain ou par conviction ? Mystère. Pour rappel, le délit de faux et usage de faux est puni en France de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Et les soignants peuvent être radiés de leur profession.
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