Également dans le bilan de la présidence Obama : “Warrior – Bomber – Deporter in chief”

Le journal britannique The Guardian, que l’on ne peut pourtant pas suspecter d’éprouver de la sympathie pour le président élu Donald Trump, a dressé un inventaire remarquable de l’activité militaire américaine au cours des deux mandats du président Barack Obama.

Le journal britannique The Guardian, que l’on ne peut pourtant pas suspecter d’éprouver de la sympathie pour le président élu Donald Trump, a dressé un inventaire remarquable de l’activité militaire américaine au cours des deux mandats du président Barack Obama.

Obama a remporté l’élection de 2008 (une véritable razzia : 365 votes électoraux contre 173 pour son adversaire John McCain. Obama a ensuite emporté aussi le vote populaire  par près de 10 millions de voix de différence) sur la promesse de mettre fin à la politique militariste initiée par son prédécesseur George W. Bush. Mais huit ans plus tard, le bilan est accablant : les États-Unis n’auront jamais autant été en guerre aussi longtemps qu’au cours de ses deux mandats. Obama est aussi le seul président à avoir dirigé un pays impliqué dans des conflits au cours de ses deux mandats successifs.

Même s’il a réduit le nombre de militaires américains présents sur les théâtres de l’Afghanistan et de l’Irak, il a beaucoup étendu les conflits aériens et plus que doublé (+130 %) le nombre de pays dans lesquels l’armée américaine intervient dans le cadre d’opérations spéciales, par rapport à l’époque George W. Bush. En 2016, ces forces étaient présentes dans pas moins de 138 pays, c’est-à-dire près de 70 % de l’ensemble des pays du monde.

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72 bombes par jour, soit 3 par heure

Selon les données du Council on Foreign Relations, rien qu’en 2016, ce sont 26 171 bombes qui ont été larguées sur des cibles ennemies. « Autrement dit, chaque jour l’année dernière, les USA ont fait exploser 72 bombes sur des combattants ou des civils ; cela correspond à 3 bombes par heure, 24/24.

La plupart des bombes sont tombées en Syrie et en Irak, mais d’autres ont aussi été larguées en Afghanistan, en Libye, au Yémen, en Somalie et au Pakistan, « 7 pays à majorité musulmane », note The Guardian.

Moins de soldats, plus de drones

Les chiffres du Département américain de la Défense a révélé plus tôt cette année qu’il y avait eu 60 % de soldats américains tués en moins sous Obama par rapport à l’ère George W. Bush. (2019 contre 4864). Cela est imputable au recours aux frappes de drones qui ont été fortement privilégiées ces dernières années. 503 ont été lancées au cours des mandats du premier président américain noir, contre 52 sous la présidence de son prédécesseur Bush.

En juillet 2016, les autorités américaines ont affirmé avoir tué au maximum 116 civils au cours des attaques par drone menées au Pakistan, au Yémen, en Somalie et en Libye  entre 2009 et 2015, un chiffre « ridiculement faible et invérifiable », ont déploré de nombreux journalistes et défenseurs des droits humains. Selon le Bureau of Investigative Journalism de Londres, le chiffre réel est six fois plus élevé.

Deporter-in-chief

Sur le plan intérieur, Obama se sera surtout distingué par sa politique d’expulsion. Entre 2009 et 2015, les 2,5 millions d’immigrants illégaux ont été expulsés des États-Unis. C’est non seulement un record pour un président américain, mais ce chiffre dépasse également le nombre total d’immigrants expulsés par tous les présidents américains au 20e siècle cumulés.

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