Web Analytics

Plus de 30 ans après l’arrêt des dernières centrales, l’Italie déroule le tapis rouge au nucléaire

Plus de 30 ans après l’arrêt des dernières centrales, l’Italie déroule le tapis rouge au nucléaire
Le ministre italien de la Sécurité énergétique Gilberto Pichetto Fratin et le SMR chinois en construction Linglong One. (Antonio Masiello/Getty Images, Luo Yunfei/China News Service/VCG via Getty Images)

Comme prévu dans l’accord de gouvernement, les plus hauts responsables italiens se sont mis à table hier pour projeter le retour du nucléaire. Avec une première réunion de la « Plateforme nationale pour un nucléaire durable » (PNNS) au menu. L’occasion de dresser les premiers contours du plan de relance du nucléaire dans la Botte.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis que la crise énergétique provoquée (en partie) par la guerre en Ukraine a touché l'Europe, plusieurs pays ont décidé de prolonger ou de relancer l'énergie nucléaire. Ils y voient le complément idéal au déploiement des énergies renouvelables. L'Italie de Meloni en fait partie.

Vous souhaitez être tenu au courant de tout ce qui se passe dans le monde de l’énergie ? Abonnez-vous ici à notre newsletter afin de ne manquer aucun de nos articles.


Dans l’actu : première réunion pour relancer le nucléaire en Italie.

  • Ce jeudi, représentants des milieux politiques, universitaires, scientifiques et entrepreneuriaux ont participé à la première réunion de la PNNS. Ce programme doit permettre au nucléaire italien renaître de ses cendres.
  • Plus de 30 ans après l’arrêt des dernières centrales, on connaît les nouvelles intentions des responsables italiens.

Les détails : SMR et AMR.

  • On en est pour l’instant aux balbutiements, mais on sait au moins une chose. Les responsables italiens ne veulent pas de grandes centrales dites « de troisième génération ».
  • Le gouvernement Meloni préfère des technologies plus récentes : les petits réacteurs modulaires (SMR) et les petits réacteurs avancés (AMR), de quatrième génération. Ces solutions donneraient davantage de garanties en matière de durabilité environnementale, de sécurité et de compétitivité. 
  • Les différents acteurs de la PNNS se sont engagés à rédiger une feuille de route complète d’ici 7 mois. L’élaboration des lignes directrices devrait suivre au maximum 60 jours plus tard.
    • Le plan doit donner des perspectives à moyen et à long terme : pour 2030 et pour 2050.

« Ce n’est pas une option : c’est une priorité »

Les déclarations : les ministres veulent aller vite.

  • En théorie, ces premières réunions doivent permettre d’évaluer la faisabilité d’un retour du nucléaire en Italie. Dans les faits, un « non » semble de toute façon inenvisageable. À en écouter les principaux responsables politiques, en tout cas.
  • « L’Italie ne peut pas perdre de temps : l’objectif de revenir à une production d’énergie propre et sûre grâce à l’énergie nucléaire doit être clair, dès les prochaines années », a ainsi affirmé le vice-premier ministre Matteo Salvini, cité par la Rai.
  • Même discours du côté du ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique. « La transition énergétique se fait avec réalisme et pragmatisme », a assuré Gilberto Pichetto Fratin. « Pour satisfaire les exigences de l’industrie et combler la discontinuité des énergies renouvelables, il faut investir dans la recherche sur le nucléaire de dernière génération. Ce n’est pas une option. Produire une énergie sûre et propre est une priorité. » 
  • Dans La Repubblica, Pichetto Fratin a aussi tenu à rappeler que le nucléaire était soutenu au niveau européen.
    • « L’énergie nucléaire fait partie de la taxonomie verte de l’UE et les experts la considèrent comme indispensable à la sécurité énergétique de l’avenir, en plus des énergies renouvelables », a-t-il fait valoir.
    • « Notre objectif est d’éliminer progressivement le charbon d’abord, puis le pétrole et le gaz jusqu’à ce que les énergies renouvelables soient suffisamment développées pour atteindre la neutralité carbone en 2050 », a-t-il ajouté. « Mais à long terme, la demande continue d’énergie sera telle que nous devrons envisager l’utilisation de sources qui garantissent la continuité de l’approvisionnement énergétique. Comme le nucléaire ».
  • Notons enfin qu’en plus des dernières technologies de fission, le gouvernement italien dit vouloir miser sur la fusion nucléaire. Cette dernière est toutefois encore loin de son aboutissement. Pichetto Fratin en est bien conscient. Mais il estime que son pays « doit continuer d’être un protagoniste des grands projets internationaux, tant de fission que de fusion ».
Plus d'articles Premium
Plus