Petite révolution dans le marché énergétique européen: le gaz et le nucléaire disposeront bien d’un « label vert »

La décision est tombée. Une majorité des députés européens ne s’oppose pas à la proposition de la Commission d’intégrer le gaz et le nucléaire dans la taxonomie européenne.

Pourquoi est-ce important ?

La taxonomie européenne a pour volonté d'orienter les financements privés vers des projets verts, qui bénéficient alors d'incitants dans le cadre du Green Deal. L'objectif premier était de lutter contre le greenwashing mais surtout d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Un groupe de pays mené par la France a poussé pour y intégrer le nucléaire et le gaz sous certaines conditions. Ils s'opposent à un plus petit nombre de pays mené par l'Allemagne. Validé par la Commission, le projet a maintenant reçu le consentement du Parlement européen.

La guerre en Ukraine menée par la Russie n’aura pas fondamentalement changé la donne. Alors que le sol russe regorge de gaz et d’uranium, l’UE compte sur ces énergies pour atteindre ses objectifs climatiques. Le gaz est vu par de nombreux pays européens, à l’Est, comme un allié de circonstance aux énergies renouvelables. Il rejette en effet deux fois moins de CO2 que le charbon, encore fort utilisé.

À l’Ouest, c’est le nucléaire qui est considéré comme le moyen le plus rapide pour atteindre la neutralité carbone, faute de 100% renouvelable. Dans ce cas précis, la guerre en Ukraine menée par la Russie est utilisée comme argument pour se rendre plus indépendant.

Plus vraiment d’obstacle

Quoi qu’il en soit, une majorité de députés n’est pas opposée à intégrer le gaz et le nucléaire dans la nouvelle taxonomie européenne. Ces deux sources d’énergie feront donc partie intégrante du Green Deal. « 278 députés ont voté en faveur de la résolution, 328 contre et 33 se sont abstenus. Une majorité absolue de 353 voix était nécessaire pour rejeter la proposition de la Commission », précise le communiqué.

Une seule chose peut encore faire obstacle à la taxonomie européenne telle que définie par la Commission : le Conseil européen. Mais il faudrait une super-majorité de 20 pays sur 27. L’Allemagne et ses alliés ne pourront pas gagner cet affrontement.

Un recours est toutefois en préparation devant la Cour de justice européenne.

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