‘Nous avons peut-être passé le pic de décès’

Le nombre de nouvelles admissions à l’hôpital continue de diminuer, signe que l’épidémie est en train de s’affaiblir. Le respect des mesures reste essentiel pour se diriger vers la phase progressive du déconfinement.

Les chiffres des 24 dernières heures:

  • 232 personnes ont été admises à l’hôpital dans les dernières 24 heures, un chiffre qui est en diminution et envoie donc un signal positif. 138 personnes ont pu quitter l’hôpital. Au total, 4920 personnes sont hospitalisées: 1071 sont en soins intensifs (-10 par rapport au dernier bilan) et 760 sont sous assistance respiratoire (-21).
  • Sur les 8118 tests réalisés hier, 1487 sont revenus positifs: 800 proviennent du système de laboratoire habituel et 687 du laboratoire qui sert les maisons de repos. 550 nouveaux cas proviennent de Flandre, 693 de Wallonie et 238 de Bruxelles. Ce qui porte le total à 39.983 cas confirmés sur les 162.000 tests réalisés depuis le début de l’épidémie.
  • 168 personnes sont décédées au cours des dernières 24 heures. Ce chiffre est également en diminution, il indique donc que ‘nous avons peut-être passé le pic de cette vague de décès’. 84 de ces décès ont eu lieu en Flandre, 56 en Wallonie et 28 à Bruxelles.
  • Nous comptons un total de 5828 décès, dont 47 % dans le milieu hospitalier, 52% dans une maison de repos et de soins, 0,4% à la maison et 0,4% à un autre endroit. Notons que les décès à l’hôpital sont tous des cas confirmés. Les décès ayant eu lieu dans des maisons de repos et de soins concernent des cas confirmés (4,0%) ou des cas suspects (96%).
  • Sur les nouveaux 168 décès, 62 ont eu lieu à l’hôpital et 103 dans des maisons de repos. Le nombre de morts dans les centres de soins résidentiels reste donc encore très élevé, bien que très peu d’entre eux soient confirmés au Covid-19.

Deux scénarios

Le SPF Santé Publique a ensuite présenté deux scénarios provenant d’une étude de l’Université d’Hasselt. Les points noirs montrent le nombre de personnes admises à l’hôpital: on peut voir que cette courbe a augmenté, atteint un pic et connait maintenant une lente diminution.

UHasselt
  • Le 1er scénario, à gauche, représente l’absence de mesures au moment où l’on a décidé de les prendre. La courbe démarre très fort, on peut constater que les efforts effectivement réalisés ont ensuite permis d’aplatir cette courbe. On a donc pu éviter ce scénario. ‘C’est un résultat collectif qu’il faut reconnaître’, applaudit le SPF Santé Publique.
  • Le 2e scénario représente ce qui aurait pu se produire si l’on avait décidé le 16 avril de recommencer à vivre comme avant, sans aucune mesure. Nous aurions de nouveau eu un redémarrage exponentiel.

A l’avenir, nous devrons donc continuer à vivre avec la présence de ce virus, alerte le service fédéral. ‘Il circule encore, l’objectif va être de trouver une zone de confort, un périmètre pour continuer à vivre tout en se protégeant soi-même et la communauté.’

Ce scénario se confirmera notamment par des tests de masse, mais aussi en s’inquiétant des personnes que l’on a potentiellement contaminées, et où cela s’est fait, pour agir de façon préventive à l’avenir. Le SPF Santé Publique ouvre donc une fois de plus la porte à un outil de tracing du virus.

Déconfinement progressif

Les chiffres étant encourageants, il y a donc lieu de se demander si nous nous dirigeons désormais vers un déconfinement progressif. ‘Nous allons effectivement vers un élargissement progressif de cette zone de sécurité autour de nous. Il parait logique que nous puissions réfléchir à comment organiser cela désormais’ a indiqué Emmanuel André, porte-parole du service fédéral.

La reprise de l’économie a aussi son importance, ‘les conséquences d’une économie qui ne peut pas redémarrer seraient énormes’, a prévenu le SPF Santé Publique. Il faudra toutefois attendre encore, continuer à respecter les mesures et privilégier la prise de contact avec ses proches par téléphone, par exemple. L’heure n’est pas encore à la rupture de l’isolement physique.

Un modèle belge copié ailleurs

Quant à savoir s’il est toujours pertinent de comparer les chiffres des décès par habitant et par rapport aux autres pays, le SPF Santé Publique a tenu à remettre les points sur les ‘i’:

  1. L’épidémie n’a pas commencé dans chaque région du monde avec la même intensité. En Belgique, il y a eu démarrage très rapide en raison de l’introduction simultanée de plus de 150 foyers d’infection.
  2. Le nombre de décès en Belgique est le cumul des décès confirmés (souvent dans le milieu hospitalier) et du nombre de décès suspectés, qui proviennent notamment des maisons de repos. Cette addition donne donc l’impression que la Belgique fait face à plus de décès.
  3. Alors que notre système de surveillance, notamment dans les maisons de repos, n’a pas été directement mis en place dans la plupart des pays avec lesquels on a tendance à nous comparer. Mais de plus en plus de pays commencent à copier le modèle belge de surveillance. Car même s’il donne des chiffres plus importants, il est aussi plus précis pour mieux répondre au problème.

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