Dans le trafic routier, les pneus des voitures sont une source de pollution plus importante que les gaz d’échappement. C’est ce que démontre une étude réalisée par l’organisme de contrôle Emissions Analytics en coopération avec le British National Physical Laboratory. Selon l’étude, la pollution causée par l’usure des pneus est 1.850 fois plus grave que l’impact des émissions de gaz à effet de serre provenant des gaz d’échappement.
Les chercheurs notent qu’avec le développement de moteurs plus efficaces et l’utilisation de carburants plus durables, les émissions des voitures sont en constante diminution. En revanche, toujours selon l’étude, un phénomène inverse peut être observé dans le cas de la pollution causée par les pneus de voiture, et celle-ci risque d’augmenter encore, en raison de la construction de voitures plus lourdes et de moteurs plus puissants.
Des émissions longtemps négligées
Dans une étude réalisée il y a deux ans, Emissions Analytics a souligné que la pollution due à l’usure des pneus provoquait des milliers de fois plus d’émissions que les gaz d’échappement de la voiture. Depuis lors, un certain nombre d’analyses supplémentaires ont été effectuées, notamment sur un plus grand nombre de situations de conduite et une plus grande sélection de pneus.
Selon le rapport, il en résulte que l’usure des pneus dans des conditions normales provoque 1.850 fois plus d’émissions de particules que les gaz d’échappement du véhicule.
« Toutefois, un certain nombre de tendances fondamentales doivent être prises en compte ici », soulignent les chercheurs. « Les émissions de particules sont beaucoup plus faibles dans les voitures neuves, alors que l’usure des pneus augmente avec la masse du véhicule et un style de conduite plus agressif. »
« Sous l’influence des réglementations européennes, les fabricants tentent de réduire au maximum les émissions de particules à l’échappement », précisent les chercheurs. « D’autre part, il faut noter que les voitures deviennent généralement plus lourdes et mettent également plus de puissance à la disposition du conducteur, ce qui signifie que l’usure des pneus se produira à un rythme plus rapide. »
Style de conduite
Selon les chercheurs, ces résultats devraient attirer l’attention nécessaire sur l’utilisation des voitures électriques, plus lourdes en raison de la présence de la batterie, tandis que le moteur fournit plus de puissance. « Une batterie pesant une demi-tonne peut provoquer une usure considérable des pneus », soulignent les chercheurs.
« Un conducteur prudent peut toutefois compenser l’usure supplémentaire causée par le poids plus important avec sa voiture électrique, par exemple en utilisant le freinage par récupération. En conséquence, il peut être en mesure d’enregistrer une usure des pneus inférieure à celle d’un véhicule équipé d’un moteur à combustion interne et conduit de manière agressive. »
Les chercheurs soulignent également que la pollution provenant des gaz d’échappement et des pneus pénètre dans l’environnement de différentes manières. « Dans le cas des pneus, les particules pénètrent directement dans le sol et dans l’eau », soulignent-ils. « En revanche, les émissions des gaz d’échappement sont envoyées dans l’atmosphère et ont un impact négatif sur la qualité de l’air. »
Enfin, les chercheurs soulignent que la composition chimique précise du pneu peut avoir un impact significatif sur les émissions. « Cette composition chimique peut avoir un impact majeur sur la toxicité du produit », précisent-ils.
« Le pneu le moins toxique est un tiers moins nocif que la variante la plus toxique. Cela indique que l’impact de l’usure des pneus peut également être influencé par des incitations et des réglementations économiques, telles que des taxes ou des rabais. »