Principaux renseignements
- Un nombre record de 211 transfuges nord-coréens occupent désormais des fonctions publiques et administratives en Corée du Sud.
- Ils sont prioritaires dans les recrutements des administrations centrales et locales, afin de favoriser l’intégration et une future réunification.
- Leur expérience unique est jugée essentielle pour combler les écarts culturels et préparer une éventuelle réunification.
Le nombre de transfuges nord-coréens intégrés dans la fonction publique sud-coréenne atteint un niveau inédit. Selon le ministère de la Réunification, 211 personnes sont actuellement en poste dans des administrations centrales, locales ou dans des rôles de soutien administratif. Cette hausse reflète une volonté politique affirmée d’élargir leurs opportunités d’emploi.
Pour y parvenir, le gouvernement sud-coréen a mis en place plusieurs mesures incitatives. Les institutions publiques reçoivent notamment des points supplémentaires lors de leurs évaluations si elles embauchent des transfuges. Des sessions d’information sont aussi organisées à l’intention des fonctionnaires et des responsables des ressources humaines.
Une expérience au service de la réunification
Le ministre de la Réunification, Kim Yung-ho, souligne que les transfuges, grâce à leur vécu dans deux systèmes opposés, peuvent faire le lien entre les deux Corées. Leur compréhension des réalités du Nord leur permet de sensibiliser collègues et citoyens, et de contribuer à combler les différences.
Un exemple emblématique est celui de Ji Seong-ho, lui-même transfuge et actuellement gouverneur symbolique de la province nord-coréenne du Hamgyong du Nord. Il estime que les transfuges sont « irremplaçables » dans la préparation d’une réunification.
Choix stratégique, pas symbolique
Certains Sud-Coréens s’inquiètent d’un éventuel traitement de faveur. Ji rappelle cependant que les transfuges ne partent pas sur un pied d’égalité et nécessitent un soutien accru. Leur intégration ne serait donc pas une faveur, mais un choix stratégique, selon lui.
Le gouvernement conservateur de Yoon avait fait du soutien aux transfuges un pilier de sa politique nord-coréenne. Il avait instauré une journée nationale des transfuges et augmenté l’aide financière aux nouveaux arrivants. Depuis la destitution du président Yoon, l’avenir de ces mesures reste incertain, surtout si un gouvernement plus progressiste devait prendre le relais.
Nombre de nouveaux arrivants reste faible
Le nombre de nouveaux transfuges augmente lentement après la pandémie, mais reste faible. Au premier trimestre de cette année, 38 Nord-Coréens ont franchi la frontière, en majorité des jeunes dans la vingtaine et la trentaine.
Ces chiffres restent bien en deçà des niveaux d’avant la crise sanitaire. En 2019, plus de 1 000 personnes avaient fui le Nord. En 2009, on comptait même près de 3 000 arrivées.
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