En quoi consiste la réponse européenne à l’Inflation Reduction Act de Biden ?

La Commission européenne a préparé une réponse à l’Inflation Reduction Act (IRA), un gigantesque paquet de subventions du gouvernement américain pour stimuler le développement des énergies renouvelables. Business AM en a parlé avec Kathleen Van Brempt, députée européenne de Vooruit. 

L’essentiel : « Nous avons enfin compris que nous devons garder l’industrie entre nos mains », souligne Van Brempt.

  • L’IRA a eu un mauvais effet secondaire pour l’Europe. En effet, de nombreuses entreprises européennes ont rapidement envisagé de traverser l’océan pour profiter de la montagne de subventions débloquée par le gouvernement américain. L’exemple le plus emblématique est surement celui de Volkswagen, qui envisageait de construire une usine de batteries dans l’Est de l’Europe. Désormais, le constructeur allemand réfléchit à investir aux États-Unis, pouvant bénéficier d’une enveloppe de subsides de… 10 milliards de dollars.
  • De plus, des responsables américains sont en train de parcourir l’Europe pour convaincre les entreprises.
  • Le maintien des entreprises au sein de l’Europe est donc crucial, déclare Van Brempt. « C’est important pour notre emploi, pour nos connaissances technologiques et pour notre avenir dans la transition. » 
  • Mais en quoi consiste la réponse européenne à l’IRA, le Net Zero Industry Act ? « La Commission européenne présente maintenant une proposition selon laquelle, par exemple, 40% des panneaux solaires ou 85% de nos batteries doivent être produits sur le sol européen », explique l’eurodéputée.

Mais comment?

La précision importante : « La moins bonne nouvelle, c’est qu’on ne sait pas encore tout à fait comment on va faire ça », reconnait-elle.

  • Le plan est actuellement de soutenir la production de panneaux solaires, d’éoliennes, de batteries, etc. Pour ce faire, l’Europe souhaite raccourcir la procédure de demande d’autorisation afin que la production puisse aller plus vite.
  • « Mais il sera également très important de soutenir ces secteurs financièrement, et il n’y a pas encore de proposition pour cela », note Van Brempt.
  • La question de l’enveloppe à constituer pour répondre à l’IRA est un long débat. Certains pays, comme l’Allemagne, y sont catégoriquement opposés, jugeant qu’il y a déjà eu suffisamment de plans de relance en Europe, suite à la crise sanitaire et énergétique.
  • Les plus petits Etats s’inquiètent, eux, de voir les règles sur les aides d’État assouplies, car cela bénéficierait surtout aux gros, et en particulier à l’Allemagne et à la France. Bref, comme souvent, rien n’est simple à 27.

(OD)

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