Le secteur de la technologie a connu des centaines de milliers de licenciements au cours des derniers mois. Mais nulle part ailleurs ces vagues de départs n’ont été plus importantes et plus visibles que chez Twitter, où quelque 75 % des emplois ont disparu.
Si Musk peut licencier les trois quarts du personnel de Twitter, les autres entreprises technologiques peuvent-elles faire de même ?

Pourquoi est-ce important ?
En gardant à l'esprit la récente coupe nette de Twitter, les autres entreprises du secteur technologique évaluent comment faire plus avec moins de personnel. La question à laquelle il faut répondre est de savoir dans quelle mesure celles-ci peuvent réduire leurs effectifs sans aller trop loin.Dans l’actualité. Elon Musk a procédé à d’importantes réductions de personnel depuis qu’il a pris les rênes de Twitter, en octobre. Il aurait ramené le nombre d’employés de près de 8.000 à environ 2.000. Et la semaine dernière encore, des dizaines d’autres employés ont dû quitter l’entreprise.
- D’autres entreprises, elles aussi, tentent désormais de réduire la voilure pour les projets ayant peu de chances de succès en procédant à des licenciements et en interrompant les recrutements.
- Par exemple, Alphabet (Google), Meta Platforms (ex-Facebook) et Salesforce ont récemment procédé à d’importantes vagues de licenciements : Meta a licencié environ 11.000 employés, soit 13 % de ses effectifs. Le PDG Mark Zuckerberg a appelé 2023 « l’année de l’efficacité ». Pourtant, ces chiffres font pâle figure en comparaison de ce que Musk a fait chez Twitter.
« Les actions de Musk vont inspirer de nombreuses autres entreprises à regarder à l’intérieur de leurs propres organisations »
Les implications. Dans le Wall Street Journal, Thuan Pham, ex-CTO d’Uber Technologies, affirme que les actions de Musk vont inspirer de nombreuses autres entreprises à regarder ce qui se passe chez eux, et à se dire : « Jusqu’où pouvons-nous être plus efficaces ? ».
- Toutefois, la question se pose de savoir jusqu’où les entreprises peuvent aller dans cette démarche.
- Twitter a une longue histoire de défaillances techniques internationales. En février, il y en a eu au moins quatre, selon le groupe de surveillance de l’internet NetBlocks. En comparaison, il y en a eu neuf sur toute l’année 2022.
Ne pas parier trop vite contre Elon Musk
Et ensuite ? Les critiques à l’encontre de Musk sont légion dans les médias grand public. Mais les investisseurs en technologie mettent en garde contre les prédictions catastrophiques concernant Twitter.
- Le spécialiste du capital-risque Bill Gurley a tweeté que « tous ceux qui espèrent que Twitter sera un ‘échec fonctionnel’ seront déçus ». Selon Gurley, les entreprises mettent généralement en œuvre plusieurs séries de licenciements parce qu’elles craignent de trop couper. « Mais elles sous-estiment à quel point elles sont réellement résilientes. »
Le fonctionnement de Twitter aujourd’hui est aussi dû au passé
Selon certains anciens ingénieurs, le fonctionnement de la plateforme aujourd’hui – malgré les licenciements massifs – est également dû, au moins en partie, à des années de travail d’ingénierie antérieur.
- Malgré les réductions de personnel, Musk a déclaré que Twitter travaillait d’arrache-pied sur de nouvelles fonctionnalités. Lorsque des irrégularités surviennent, Musk demande à son personnel de donner la priorité au fonctionnement quotidien de la plateforme et de mettre toutes les nouvelles initiatives « en attente ».
- Certains employés ont d’ailleurs salué les changements intervenus depuis que Musk a pris les rênes de l’entreprise.
- « Si Elon peut prouver que Twitter peut encore fonctionner en grande partie, dans ce qui pourrait être interprété comme un mode de maintenance, je pense que de nombreux dirigeants du secteur de la technologie se demanderont si leurs produits de base ont vraiment besoin d’autant de personnes », a estimé Brian McCullough, associé général du Ride Home Fund, un fonds d’investissement en phase de démarrage, au Wall Street Journal.
MB