Les autocraties ont un faible pour la construction de gratte-ciel, indique une étude réalisée par des scientifiques de l’Université d’Oslo. Les chercheurs norvégiens sont arrivés à la conclusion que les pays les moins libres construisaient en moyenne par an 1,6 gratte-ciel en plus que ceux dont les élections sont régulières et équitables. Selon cette étude, sur un an, les dictatures ont représenté 150 millions de mètres carrés de gratte-ciel.Les dictateurs semblent penser que la réalisation de structures gigantesques impressionnera leur peuple et que ces immeubles ont la capacité de mettre leur pays sur le devant de la scène internationale, expliquent les chercheurs Haakon Gjerløw et Carl Henrik Knutsen, professeurs de sciences politiques à l’Université d’Oslo.« En outre, ils peuvent ainsi offrir d’importants contrats de construction à leurs alliés. »
Vanité
Les chercheurs ont établi une autre distinction entre les gratte-ciel des pays libres et ceux des autocraties : la quantité d’espace de vanité ou distance entre l’étage occupé le plus élevé et le sommet de la structure. Sur les dix bâtiments avec le plus grand espace de vanité, deux se trouvent aux Etats-Unis, trois en Chine et cinq a Dubaï.« Les plus hauts gratte-ciel se trouvent dans les monarchies arabes », soulignent les chercheurs. Le plus haut bâtiment du monde est le Burj Khalifa à Dubaï (828 mètres), immeuble qui sera bientôt dépassé par la Tour Jeddah en Arabie saoudite (1008 mètres).L’année dernière, 128 gratte-ciel ont été achevés dans le monde dont 84 en Chine. Aux Etats-Unis, seuls sept nouveaux gratte-ciel ont été construits. Moscou a maintenant trois bâtiments plus hauts que le gratte-ciel de bureaux « The Shard » de Londres. Enfin, Dubaï s’apprête à terminer cette année la construction de 4 gratte-ciel dont la hauteur dépassera les 300 mètres.