D’ici la fin de l’année, l’Italie devrait avoir rouvert certaines de ses mines, avant que d’autres ne suivent dans les mois suivants. Une stratégie directement liée aux dernières recommandations européennes : il faut que l’UE diminue sa dépendance à la Chine pour les matières premières critiques.
L’Italie va rouvrir des mines fermées depuis 30 ans : « Mieux vaut exploiter le cobalt chez nous qu’au Congo »

Pourquoi est-ce important ?
Actuellement, les pays européens sont ultra-dépendants de la Chine en ce qui concerne les matières premières critiques : celle-ci assure environ 97% de ses besoins. Une dépendance que l'UE veut désormais affaiblir, en minant ses propres terres. Message reçu cinq sur cinq par l'Italie.Dans l’actu : l’Italie va rouvrir ses mines.
- Ce jeudi, le ministre italien des Entreprises et du Made in Italy a annoncé que les mines nationales, fermées il y a une trentaine d’années, allaient rouvrir d’ici la fin de l’année.
- Cela correspond au plan européen… et cela n’aurait que des avantages, tant sur le plan environnemental que sur celui des droits du travail.
Le détail : « mieux qu’importer ce que la Chine prend au Congo »
- S’exprimant lors d’une audition devant la commission sénatoriale de l’industrie, Adolfo Urso a expliqué que les législations européenne et italienne seraient très bientôt prêtes pour permettre la réouverture des mines italiennes.
- « Je pense que d’ici la fin de l’année, tout sera clair », a-t-il annoncé, cité par Libero Quotidiano.
- Forcément, une telle annonce est susceptible de susciter des critiques. Le ministre italien en est bien conscient et a déjà préparé sa défense.
- Urso a ainsi souligné le fait que, pour l’instant, l’UE importe la grande majorité de ses matières premières critiques depuis la Chine, où elles sont transformées après avoir été extraites dans d’autres pays, notamment en Afrique.
- Le cobalt est par exemple extrait au Congo « sous la menace des mitrailleuses mercenaires », a-t-il déclaré.
- Extraire ces mêmes matériaux dans les mines locales permettra de les obtenir en respectant des standards bien plus élevés en matière de protection de l’environnement et des droits du travail, a fait valoir Urso.
- « Il vaut mieux exploiter le cobalt en Italie qu’au Congo (…) aussi pour inciter les autres à imposer les mêmes normes sociales et environnementales », a-t-il ajouté, dans des propos rapportés par Euractiv.
Le contexte : le Raw Materials Act.
- À la mi-mars, la Commission européenne a divulgué une liste de 34 matières premières considérées comme critiques pour l’UE. Celles-ci sont essentielles à la fabrication de produits nécessaires, entre autres, aux transitions énergétique et numérique, mais aussi des domaines tels que la santé et la défense.
- Parmi les objectifs édictés par Bruxelles, il y a l’extraction intra-européenne d’au moins 10% de la consommation de l’UE d’ici 2030.
- Selon Urso, l’Italie possède 16 de ces 34 matériaux critiques : rouvrir les mines italiennes tombe donc sous le sens.
