Le feed – ou fil d’actualité – Facebook de l’un n’est pas le même que celui d’un autre, et ce, même s’ils aiment tous deux les mêmes pages et partagent le même groupe d’amis. Ce que l’on voit s’afficher sur le plus grand réseau social au monde – même si en perte de vitesse – est une histoire d’interactions et d’algorithmes bien rodés.
L’actualité : Meta a publié une analyse approfondie de comment fonctionne le feed d’actualité Facebook et Instagram. Objectif : démystifier les algorithmes des deux plateformes.
- Une démarche qui s’inscrit dans « la philosophie plus large d’ouverture, de transparence et de responsabilité » de l’entreprise, a déclaré Nick Clegg, président des affaires mondiales de Meta, dans un article de blog.
- Des termes qui rappellent étrangement les contraintes que l’UE tente d’imposer aux géants de la tech. Meta cherche-t-il à prendre de l’avance ? Possible.
- Le passage « de manière générale, nous pensons qu’au fur et à mesure que ces technologies sont développées, les entreprises devraient être plus ouvertes sur le fonctionnement de leurs systèmes et collaborer ouvertement entre l’industrie, le gouvernement et la société civile pour s’assurer qu’ils sont développés de manière responsable », ne laisse presque aucun doute.
- En parallèle, l’homme détaille comment les utilisateurs de Facebook et Instagram peuvent faire pour mieux contrôler le contenu auquel ils sont confrontés sur les plateformes.
« Avec les progrès rapides réalisés avec des technologies puissantes comme l’IA générative, il est compréhensible que les gens soient à la fois enthousiasmés par les possibilités et préoccupés par les risques. Nous croyons que la meilleure façon de répondre à ces préoccupations est de faire preuve d’ouverture. »
22 points différents
À travers cette démonstration « d’ouverture, de transparence et de responsabilité », on (ré)apprend ainsi que « ces systèmes [d’IA] augmentent la probabilité que les publications que [nous voyons] soient pertinentes et intéressantes pour [nous] », mais surtout le fonctionnement des algorithmes à travers 22 points, 14 pour Facebook et 8 pour Instagram.
- Meta explique la logique derrière les recommandations, aussi bien pour les fils d’actualité, que les commentaires, stories, Reels affichés. En fonction des interactions faites par l’utilisateur, les systèmes d’IA de l’entreprise déterminent les contenus similaires, ou non, qui sont susceptibles de lui plaire ou d’entraîner une réaction de sa part.
- On apprend ainsi, par exemple, comment fonctionnent les recommandations de l’onglet Explorer sur Instagram. Un processus qui repose sur trois points :
- Rassemblement de contenu public qui respecte les règles de qualité et d’intégrité de la plateforme.
- L’IA étudie ensuite comment les utilisateurs se sont engagés avec un contenu ou des intérêts similaires.
- Elle classe enfin le contenu en fonction de son potentiel d’interactivité pour l’utilisateur. Celui qui est le plus susceptible de répondre à ses intérêts est classé plus haut dans l’onglet Explorer.
Influencer les recommandations
Mais Meta va plus loin et rappelle les moyens mis en place pour offrir plus de contrôle aux utilisateurs sur ce qu’ils voient. On peut ainsi notamment citer :
- Sur Instagram, enregistrer un contenu permet de favoriser l’affichage de publications similaires. Inversement, marquer son manque d’intérêt poussera l’algorithme à faire descendre ce type de photos et vidéos dans le système.
- Pour cela, appuyez sur les trois petits points, puis sur « ça ne m’intéresse pas ».
- Une option similaire est également proposée pour les Reels Facebook.
- À noter qu’il est possible d’afficher une page Explore neutre en choisissant un affichage « non personnalisé » (à côté de la barre de rechercher, appuyez sur les trois points et sélectionnez l’option).

- Pour plus de détails, Meta propose également une option sur Instagram qui permet de savoir concrètement pourquoi un tel contenu se retrouve dans son feed. Il suffit pour cela de se rendre dans les options d’une publication et d’appuyer sur : « Pourquoi vous voyez cette publication ». La plateforme listera les interactions qui l’ont poussé à vous proposer ce contenu.
Collaboration avec les chercheurs
En parallèle, Meta a annoncé qu’il déploiera dans les semaines à suivre sa bibliothèque de contenu et son API, une nouvelle suite d’outils pour les chercheurs.
- Ces derniers pourront donc accéder à une multitude de données et pourront les explorer comme bon leur semble.
- Ces outils fourniront « l’accès le plus complet au contenu accessible au public sur Facebook et Instagram de tous les outils de recherche que nous avons construits à ce jour », assure l’entreprise.
- Un moyen pour Meta de veiller à respecter ses obligations de partage de données et de transparence.
Conclusion : cette tentative de transparence ne nous apprend finalement pas grand-chose, si ce n’est comment influencer les recommandations sur Facebook et Instagram, et c’est déjà une petite victoire en soi pour les utilisateurs.