Le constructeur automobile allemand Mercedes vient d’investir près de 600 millions d’euros sur une extension de son site de production dans la ville hongroise de Kecskemet. Au total, depuis 2012, le groupe allemand aura investi près d’1,4 milliard d’euros sur ce site. Cette stratégie de délocalisation permet au prestigieux constructeur de réaliser des économies importantes, parce que les coûts de main-d’œuvre en Hongrie ne représentent qu’un tiers des coûts en Allemagne. Cet effet est renforcé par la jeunesse des équipes de production hongroises, dont l’âge moyen est très inférieur à celui des effectifs de son site de Stuttgart, en Allemagne.Cependant, Mercedes refuse d’évoquer une délocalisation, sans doute parce qu’une production dans les pays à bas salaires ne correspond guère à l’idée que l’on se fait d’une marque de luxe. Difficile d’associer la qualité de fabrication et la précision allemandes chères à Mercedes avec un site de production en Hongrie…Dieter Zetsche, qui dirige Daimler, la maison-mère du constructeur automobile allemand, a cependant répété la nécessité pour le groupe de réduire ses coûts de production.Les charges de main d’œuvre ne représentent que 10 % du coût de production d’un véhicule, mais la possibilité de se fournir auprès d’entreprises locales, qui bénéficient aussi de cette main d’œuvre bon marché, et répercutent cet avantage sur le prix de vente, se fait aussi sentir sur les achats de pièces détachées.
Une seconde usine prévue
Les voitures produites sur le site Mercedes de Kecskemet sont exportées dans près de 180 pays. L’usine hongroise construira également la prochaine génération de modèles compacts.Pour le moment, l’usine emploie quatre mille employés. Une nouvelle usine, qui sera prochainement construite à proximité, en 2 500 autres. Au total, le constructeur aura suscité la création de 12 000 emplois directs et indirects.L’année dernière, Mercedes a produit près de 200 000 véhicules en Hongrie. Avec cette seconde usine, ce nombre devrait atteindre 350 000 voitures par an.En 2016, les salariés de l’usine de Kecskemet se sont mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail. Mercedes a dû leur consentir ne augmentation de salaire de 10 % sur chacune des deux années suivantes.