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Les marchés pétroliers vont devoir se détourner de leur dépendance chinoise s’ils veulent continuer à prospérer

Les marchés pétroliers vont devoir se détourner de leur dépendance chinoise s’ils veulent continuer à prospérer
Photographer: Jordan Vonderhaar/Bloomberg via Getty Images

Le deuxième plus grand consommateur de pétrole au monde pourrait bientôt atteindre le pic de sa demande. Un potentiel manque à gagner pour les producteurs, qui devront aller chercher ailleurs… Sans forcément devoir aller très loin.

Dans l’actu : D’ici à la fin de la décennie, la Chine devrait voir sa demande de pétrole chuter progressivement après avoir atteint son apogée.

  • Cette demande culminera dans les 3 à 5 prochaines années, selon Fereidun Fesharaki, président de Facts Global Energy.
  • En cause : la Chine poursuit activement sa transition énergétique
    • L’adoption des véhicules électriques connaît une croissance fulgurante. Si sa demande en matériaux rares – essentiels aux batteries – a augmenté en conséquence, celle pour le pétrole devrait logiquement baisse. Si cette tendance se poursuit.
    • De plus, la Chine s’est engagée à atteindre son pic d’émissions de carbone d’ici à 2030.
  • Ses récentes difficultés économiques plombent aussi sa demande. Le pays est embourbé dans une relance post-covid morte-née et est désormais en proie à une grave crise de l’immobilier, un des piliers de son économie.

L’Inde, digne successeure de la Chine ?

En parallèle : L’Inde devrait prendre le relais et compenser la demande chinoise de pétrole en surpassant la Chine en tant que principal centre de croissance de la demande d’ici à la fin de la décennie.

  • Si la Chine patauge, l’Inde bénéficie d’une croissance exceptionnelle. Et celle-ci ne devrait faire qu’accélérer ces prochaines années.
  • Qui dit croissance, dit demande de pétrole en hausse pour assurer l’industrialisation du pays, le développement des transports, l’urbanisation et la consommation accrue des citoyens.

« Sur les marchés mondiaux du pétrole, nous devons nous tourner vers des pays comme l’Inde ou d’autres puissances pour garantir la résilience de la demande. »

Fereidun Fesharaki, président de Facts Global Energy.

Objection : Si L’inde deviendrait à terme la deuxième économie mondiale, elle pourrait ne pas surpasser pour autant la Chine. Selon Goldam Sachs, Pékin pourrait au contraire ravir la première place aux États-Unis, qui seraient relégués à la troisième position. Si cette théorie se confirme, la Chine aura besoin de toujours plus d’énergie pour faire fonctionner son économie.

  • Rien n’indique qu’elle disposera alors de suffisamment de sources d’énergies renouvelables pour se sustenter. Un argument qui va dans ce sens : Pékin a pour objectif d’être neutre en carbone d’ici à… 2060. Ce n’est qu’après cette date que le pays verrait sa demande de pétrole chuter, selon certains analystes.
  • Et si on imagine que les mégalopoles chinoises adopteront en premier des technologies durables, rien ne prouve que toutes les régions rurales prendront le pli si facilement.
  • Actuellement, la tendance est à une consommation accrue : les importations de brut par la Chine étaient de 12,43 millions de b/j en août, le troisième taux journalier le plus élevé jamais enregistré, en hausse de 20,9% par rapport à juillet et de 30,9% par rapport à août de l’année dernière.
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