Vendredi, cela fera un an que la guerre en Ukraine a éclaté. Cela a entraîné un bref plongeon des marchés boursiers, mais après cela, les bourses européennes n’ont guère semblé s’inquiéter, note avec surprise le grand gestionnaire d’actifs allemand DWS.
Le constat : il n’y a eu aucune preuve d’un krach boursier après le grand retour de la guerre en Europe.
- Plusieurs indices boursiers européens, comme le Stoxx 600 ou le Bel20, sont presque au même niveau qu’il y a un an.
- Les bourses d’Amsterdam, de Francfort et de Paris ont même gagné plusieurs points de pourcentage.
- Ainsi, les marchés boursiers européens surpassent Wall Street, qui est toujours dans le rouge en glissement annuel. L’indice Nasdaq, par exemple, est inférieur de 12 % à celui d’il y a un an.
- Autre fait marquant : les prix du gaz en Europe ont fortement augmenté pendant les mois d’été, mais sont désormais inférieurs de 28 % à ceux d’il y a un an.

« Habitude et nonchalance »
L’analyse : Ainsi, le fait qu’une guerre fasse rage juste de l’autre côté de la frontière de l’UE ne semble guère déranger les investisseurs. Les fluctuations boursières ne semblent pas dépendre des développements sur le champ de bataille ukrainien, mais beaucoup plus des politiques de taux d’intérêt des banques centrales.
- « L’anniversaire de l’invasion russe en Ukraine approche. Cela a exacerbé les tendances existantes – goulots d’étranglement de l’offre et augmentation des coûts – et a considérablement accru l’incertitude géopolitique. Mais cela ne se reflète plus vraiment sur les marchés financiers », écrit DWS.
- « Peut-être parce que les conséquences pour l’Occident ont été moins dramatiques qu’initialement redoutées. Ou peut-être parce que même pendant une guerre, l’accoutumance se produit à un moment donné, surtout pour ceux qui ne sont pas directement impliqués », cherche à expliquer le gestionnaire d’actifs.
Local ou global ? Selon plusieurs experts financiers, le désintérêt des marchés – DWS estime que « la guerre est nonchalamment ignorée » – est principalement lié à la perception du caractère local du conflit.
- Alors que son impact économique est mondial – crise énergétique, tensions géopolitiques – le champ de bataille militaire se limite à l’Ukraine. « La plupart des acteurs du marché supposent probablement que la guerre sera limitée au territoire de l’Ukraine », écrit DWS.
- De plus, tant les États-Unis que la Russie ont indiqué qu’ils voulaient éviter une escalade vers un conflit nucléaire. Cela signifie que le conflit est également « limité » à cette zone.
Un point de basculement possible : les analystes de DWS, suivant la même logique, ne s’attendent qu’à une réaction positive limitée des marchés boursiers si la perspective de la paix se dessine. Mais à l’inverse, une extension géographique de la guerre effraierait fortement les marchés, prévoit le gestionnaire d’actifs.
Ou pourquoi les investisseurs devraient se méfier de toute extension de la guerre au-delà du territoire ukrainien.
(JM)