Marcher 10.000 pas par jour, c’est bien, mais un autre facteur doit être pris en compte

L’Organisation mondiale de la santé recommande de marcher au moins 10.000 pas par jour. Pourtant, de nouvelles études viennent régulièrement mettre en doute cette idée. Selon deux d’entre elles, le nombre de pas effectués ne serait pas le seul élément à prendre en compte pour améliorer sa santé.

De nos jours, atteindre le palier de 10.000 pas quotidien se rapproche surtout d’un argument de vente pour les montres connectées et autres gadgets dotés d’un compteur de pas. Les marques utilisent en effet cet objectif recommandé par l’OMS pour mettre leur fonctionnalité en avant, mais effectuer un certain nombre de pas par jour est-il le facteur le plus important à prendre en compte au quotidien? Plusieurs études ont remis en cause ce chiffre symbolique de 10.000 pas, alors que deux récentes viennent tout simplement remettre en question l’importance de cette mesure.

Deux études distinctes, une axée sur la démence et une autre sur les cancers et maladies cardiovasculaires, réalisées chacune sur près de 78.500 participants âgés de 40 à 79 ans, ont en effet avancé des preuves que le rythme de marche avait une incidence tout aussi importante sur la santé que le nombre de pas.

Ainsi, les participants qui marchaient régulièrement à une cadence rapide ou avec une intensité plus élevée présentaient un risque plus faible d’apparition de démence, mais aussi un risque moindre de mortalité toutes causes confondues (cancer, maladies cardiovasculaires) que ceux qui marchaient plus lentement.

« Le nombre de pas est facilement compris et largement utilisé par le public pour suivre les niveaux d’activité grâce à la popularité croissante des trackers de fitness et des applications, mais les gens pensent rarement au rythme de leurs pas », a expliqué le physiologiste Emmanuel Stamatakis de l’Université de Sydney.

Une cadence plus soutenue

Les chercheurs étudiant la démence ont déterminé que l’intensité optimale pour leur groupe de participants était de 112 pas par minute en moyenne pendant 30 minutes (consécutives ou non) par jour.

« Les résultats de ces études pourraient éclairer les premières directives formelles d’activité physique basées sur les étapes et aider à développer des programmes de santé publique efficaces visant à prévenir les maladies chroniques », s’est enthousiasmé Emmanuel Stamatakis.

Reste que ces conclusions sont le résultat d’études purement observationnelles, autrement dit, elles ne renseignent pas sur la cause ni sur l’effet. Il n’empêche qu’il s’agit des plus grandes études à ce jour à se concentrer sur l’impact de la vitesse de marche sur la santé.

Et le nombre de pas dans tout cela ?

Les conclusions des deux études ne remettent pas en compte l’idée selon laquelle plus une personne fait de pas dans la journée, mieux c’est. Elles ne préconisent cependant pas un nombre minimum en particulier, même si dans le cas de l’étude sur la démence, 9.800 semble l’idéal, car à ce stade, le risque de démence serait réduit de moitié.

Quant à l’autre étude, les chercheurs ont constaté une diminution du risque de décès prématuré à chaque tranche de 2.000 pas.

De manière générale, marcher même lentement est bon pour la santé, soulignent les chercheurs, mais ceux qui le font avec une cadence plus intense profitent de meilleurs bienfaits. Autrement dit, marcher plus vite entrainerait des avantages supplémentaires.

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