Lundi, le président français Emmanuel Macron a lancé une nouvelle idée : il plaide pour une grande banque européenne commune. Et s’il faut racheter un acteur français pour cela, il n’y voit aucun problème.
Macron a une réponse à la concurrence russe et chinoise : une grande banque européenne

Pourquoi est-ce important ?
Selon le président Macron, c'est simple : la compétition avec la Chine, la Russie mais aussi les États-Unis est un défi que l'Union européenne doit relever ensemble. Mais plus Macron insiste, plus il devient évident que peu de choses bougent réellement.Dans l’actualité : Macron estime que la consolidation renforce l’UE.
- « Faire du commerce comme des Européens signifie qu’il faut consolider en tant qu’Européens. Nous devons maintenant ouvrir cette boîte et adopter une approche de marché intérieur bien plus efficace », a-t-il déclaré dans une interview avec l’agence de presse Bloomberg.
- Les plans de Macron pour l’UE ne sont pas nouveaux. Il plaide depuis longtemps pour une Union plus forte, avec moins de régulations et un plan financier unifié. Le président a déjà annoncé que 15 milliards d’euros d’investissements étrangers arriveront, notamment chez Microsoft, se nommant ainsi « le leader » au sein de l’UE.
- Il est logique que lors d’une consolidation des banques européennes, une banque comme BNP Paribas rachète d’autres banques européennes. Avec une valeur de marché de 79 milliards d’euros, cette banque est la mieux valorisée de la zone euro. Actuellement, ces acquisitions ne se passent pas bien, ce qui, selon Macron, cause « différents problèmes ».
- Mais remarquable : Macron est également ouvert au mouvement inverse. Il n’a pas de problème avec le fait qu’une banque française soit rachetée par un autre acteur au sein de l’UE. Bloomberg suggère la Société Générale, la troisième plus grande banque de France.
Le mur allemand
Le problème : C’est surtout l’Allemagne qui freine.
- Peu de protectionnisme et de nationalisme donc chez le président français. Ce n’est pas le cas dans d’autres pays. L’Allemagne, par exemple, ne veut pas que les épargnants d’un pays soient les victimes des pertes des banques dans un autre pays.
- Certains pays sont financièrement mieux placés que d’autres. Le secteur bancaire ne voit pas d’un bon œil une banque unifiée. De plus, il reste à voir si d’autres pays européens veulent vendre leurs banques phares.
- Et en arrière-plan, il n’est pas si difficile de comprendre le point de vue allemand. Le déficit budgétaire de la France est actuellement d’environ 110 % du PIB. Selon les prévisions, il devrait augmenter dans les années à venir, atteignant 115 % en 2029. Alors que la prévision pour l’Allemagne est à la baisse : de 64 % actuellement à un peu moins de 58 % du PIB en 2029.
- Ainsi, Macron se heurte encore une fois à un mur allemand. À l’approche des élections européennes, il voyait d’un bon œil un papier dette européen sous forme d’Eurobonds. De même, l’appel répété à plus d’unité au sein de la défense européenne ne décolle pas.
- Le président français dit comprendre le point de vue allemand : « L’économie allemande protège son commerce et ses gens lorsqu’elle est attaquée par des mesures déloyales. Et c’est normal, cela fait partie du commerce. »
- Mais avec une dernière phrase, il souligne la différence avec ses homologues allemands. « Pour moi, c’est une évidence », dit Macron à propos de cette banque européenne. Cette évidence qui existait sur l’axe France-Allemagne n’est plus là depuis un moment. Cela a été douloureusement clair récemment lorsque le chancelier allemand Olaf Scholz n’a pas rejoint une discussion avec le président chinois Xi Jinping.