L’Ukraine autorise le transit du gaz russe tant que la Russie n’est pas payée


Principaux renseignements

  • L’Ukraine est prête à continuer à autoriser le transit du gaz russe, mais seulement si la Russie n’est pas payée avant la fin de la guerre.
  • Si la Russie fournit du gaz sans paiement immédiat, l’Ukraine pourrait envisager de prolonger l’accord de transit.
  • L’Azerbaïdjan pourrait éventuellement fournir du gaz via l’infrastructure ukrainienne, mais seulement s’il ne s’agit pas de combustible russe rebaptisé.

L’Ukraine est disposée à continuer d’autoriser le transit du gaz russe sur son territoire, mais à une seule condition : Moscou ne recevra pas de paiement pour le carburant tant que la guerre n’aura pas pris fin. Alors que le conflit se poursuit, la Russie a maintenu son approvisionnement en gaz vers l’Europe via l’Ukraine, conformément à un accord de plusieurs milliards d’euros conclu en 2019. Toutefois, Kiev a déclaré son intention de ne pas renouveler ce contrat lorsqu’il expirera à la fin de 2024. La Slovaquie, l’un des pays destinataires, cherche activement à prolonger l’accord.

Élimination des tensions et fournisseurs alternatifs

Le président Volodymyr Zelensky a déclaré que l’Ukraine ne prolongerait pas le transit du gaz russe, car cela générerait des revenus supplémentaires pour la Russie en utilisant les vies et le territoire ukrainiens. Il a toutefois proposé une alternative potentielle : si la Russie était disposée à fournir du gaz sans paiement immédiat jusqu’à la fin de la guerre, l’Ukraine pourrait l’envisager.

La perte de la part de marché russe

La Russie, qui était auparavant le principal fournisseur de gaz naturel de l’Europe, a perdu la quasi-totalité de ses clients européens, l’UE s’efforçant de réduire sa dépendance vis-à-vis de Moscou. Le gazoduc Nord Stream, détruit en 2022, a coupé une autre voie vitale pour les exportations de gaz russe. Aujourd’hui, le gazoduc Urengoy-Pomary-Uzhgorod – une artère cruciale reliant la Russie et l’Europe via l’Ukraine – devrait fermer à la fin de l’année.

Alternatives possibles

M. Zelensky a critiqué le Premier ministre slovaque Robert Fico pour avoir mis l’accent sur les préoccupations économiques plutôt que sur le coût humain de la guerre, déclarant que les discussions sur les finances pendant un conflit semblaient insensibles compte tenu de la perte de vies humaines. Il a proposé une alternative : L’Ukraine serait disposée à faciliter le transit du gaz d’un autre pays par ses infrastructures pour atteindre l’Europe, à condition d’avoir l’assurance absolue qu’il ne s’agit pas simplement d’un combustible russe rebaptisé.

Des spéculations ont vu le jour concernant la possibilité pour l’Azerbaïdjan de fournir du gaz par le biais de cette même infrastructure. Toutefois, Zelensky a rejeté ces projets, affirmant que tout scénario impliquant la Russie comme source serait inacceptable. L’UE signale que la Slovaquie a reçu 69 pour cent de ses importations de gaz et l’Autriche 60 pour cent de la Russie en 2023.

Réaction de Moscou et spéculations sur l’avenir de Gazprom

Moscou a condamné la décision de l’Ukraine de résilier l’accord, affirmant que Kiev trahissait ses alliés européens en perturbant l’approvisionnement en énergie à un prix abordable. M. Poutine a déclaré que même s’il était peu probable qu’un nouvel accord de transit de gaz soit conclu avec l’Ukraine, la Russie persévérerait dans cette voie. Il a affirmé que Gazprom, le géant russe de l’énergie, survivrait malgré les défis financiers auxquels il est confronté en raison de la réduction drastique des achats de gaz russe par l’Union européenne.

Histoire et contexte

Après la Seconde Guerre mondiale, les dirigeants soviétiques et post-soviétiques ont consacré des décennies à la construction d’un réseau énergétique reliant la Russie à l’Allemagne, la plus grande économie d’Europe. À son apogée, la Russie fournissait 35 pour cent du gaz européen. Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, Gazprom a perdu des parts de marché au profit de la Norvège, des États-Unis et du Qatar. Poutine affirme que les sanctions occidentales contre le GNL russe sont une tactique visant à protéger leurs propres fournisseurs de la concurrence. Il reconnaît les défis posés par ces sanctions, mais se dit confiant dans la capacité de la Russie à les relever.

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