L’Union européenne va renforcer les contrôles sur les entreprises étrangères qui utilisent des subventions pour acheter des sociétés européennes. Ces contrôles plus rigoureux visent à empêcher l’utilisation de ces ‘subventions déloyales’, a déclaré ce mardi la commissaire européenne à la Concurrence.
Ces entreprises étrangères utilisent des subventions ‘sans que nous le sachions, elles viennent sans contrôle. Il y a un risque élevé qu’elles fragmentent le marché unique ou qu’elles déséquilibrent les règles du jeu’. a prévenu Margrethe Vestager dans une interview rapportée par Reuters. C’est aussi elle qui est chargée d’examiner les aides d’État accordées par les gouvernements de l’UE à leurs entreprises.
En outre, les firmes déjà présentes dans le bloc des 27 pays et qui sont soupçonnées d’être une entité étrangère détenue ou soutenue par l’État pourraient également faire l’objet d’une enquête, a-t-elle ajouté. Vestager présentera la semaine prochaine sa proposition en la matière, baptisée le ‘livre blanc sur les subventions à l’étranger’.
Aides publiques de l’UE
Vestager fait ici bien la distinction entre les aides publiques de l’UE et les subventions utilisées par les entreprises étrangères, les premières étant ‘soigneusement contrôlées’. Elle a elle-même donné son accord pour que les gouvernements de l’UE injectent plus de 2.000 milliards d’euros dans leurs propres entreprises touchées par la pandémie au cours des deux derniers mois. En y insérant parfois des conditions, sans toujours faire des heureux.
‘Nous savons ce qui se passe, nous savons aussi que c’est temporaire, c’est ce qui caractérise ces nombreuses questions différentes. Nous savons qu’elles sont nécessaires et les décisions que nous prenons minimisent les risques de fragmentation du marché unique et rien de cela n’est le cas pour les subventions étrangères’, a-t-elle affirmé.
Il s’agit du dernier mouvement en date de la Commission pour protéger ses entreprises européennes. Fin 2019, la commissaire à la Concurrence levait déjà son bouclier contre les prises de participations émanant de firmes étrangères soutenues par des Etats, notamment Pékin. Et en février, Vestager passait à l’offensive, souhaitant des entreprises européennes mieux armées pour rivaliser avec leurs concurrentes américaines et chinoises.