La Commission européenne annonce mercredi qu’elle ne pénalisera pas les États membres qui dépasseront le seuil européen de déficit budgétaire au cours de l’année à venir. Le déficit doit toutefois être justifié par des investissements durables dans la santé publique et le climat, afin d’absorber le coup économique de la pandémie.
L’Union européenne est à la veille d’une récession historique provoquée par le coronavirus qui réduit à zéro la production du bloc commercial dans certains secteurs. L’économie de l’Union européenne va se contracter de 7,5 % cette année. Presque tous les États membres ont dépassé la limite du déficit budgétaire européen (maximum 3 % du PIB) au cours des derniers mois afin de ne pas sacrifier les soins de santé, les entreprises et les emplois sur l’autel de la pandémie de covid-19.
Temps exceptionnels
‘Dans tous les cas, à l’exception de la Bulgarie, nous avons constaté que les critères de l’UE en matière de déficit budgétaire ne sont pas respectés’, a déclaré le commissaire européen aux finances Valdis Dombrovskis lors d’une conférence de presse mercredi. ‘Dans des circonstances normales, une procédure de sanction serait engagée, mais il s’agit de temps exceptionnels.’
Lors de la conférence de presse, Dombrovskis a présenté l’avis de la Commission européenne sur la manière dont les États membres peuvent poursuivre leur croissance et investir dans des politiques climatiques et de numérisation pendant la tempête économique créée par l’apparition du virus.
Toutefois, Dombrovskis a souligné que la politique fiscale ne serait pas abolie et que la discipline fiscale réapparaîtrait à moyen terme.
Un soutien lié à l’obéissance
La Commission européenne conseille spécifiquement chaque pays dans le ‘Paquet Semestre européen du printemps’, qui est une sorte de directive budgétaire européenne que la Commission publie chaque année. Habituellement, les États membres ne se prononcent que du bout des lèvres sur cette directive, mais dans la pratique, ils n’y prêtent guère attention.
Cependant, Dombrovskis a semblé suggérer que le respect de l’avis du Semestre deviendra une condition pour que les pays puissent accéder à un énorme fonds de soutien économique. Ce fonds, d’une valeur de plus d’un billion d’euros (1.000 milliards), sera officiellement proposé à la fin du mois de mai.
‘Ce Semestre guidera les États membres dans l’élaboration de leurs plans de relance, et leur permettra ainsi d’accéder au financement du fonds de relance’, a déclaré Dombrovskis. Il n’a pas donné plus de détails sur la manière dont les recommandations seront liées au soutien financier.
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