L’UE demande aux États membres de réduire leur consommation de gaz de 15 % : « Économisez du gaz pour passer un hiver en toute sécurité »

La Commission européenne propose de réduire de 15 % la consommation de gaz dans l’Union européenne entre le 1er août et le 31 mars. L’organe exécutif de l’UE prévoit une forte réduction des livraisons de gaz russe à l’Europe.

L’UE met cette balle en jeu au moment où Vladimir Poutine a annoncé que le gaz circulera à nouveau vers l’Europe via le crucial gazoduc Nord Stream 1, mais à un débit réduit. Nord Stream est encore fermé pour maintenance jusqu’à jeudi. Pendant ce temps, l’Europe reste impatiente de voir si la Russie reprendra les livraisons de gaz par le gazoduc comme prévu.

Alerte européenne

Si la situation de l’approvisionnement en gaz se détériore, la Commission propose de déclarer une « alerte européenne », ce qui rendrait contraignantes les mesures d’économie de gaz proposées.

Les pays devront rendre compte de leurs progrès vers cet objectif tous les deux mois. Par exemple, la Commission leur demande de préparer des « plans d’urgence nationaux » d’ici septembre pour démontrer comment ils pourront économiser du gaz.

Pour guider les États membres, la Commission a publié un plan avec des mesures, des principes et des critères pour économiser le gaz, rapporte Belga. Le plan indique que les États membres devraient remplacer le gaz par des sources d’énergie renouvelables ou, si nécessaire, par du charbon, du pétrole ou de l’énergie nucléaire. Les États membres devraient également introduire des restrictions sur le chauffage et la climatisation des bâtiments publics.

La Commission a déclaré qu’elle visait à « sécuriser l’approvisionnement des ménages et des utilisateurs essentiels tels que les hôpitaux », ainsi que des industries essentielles aux chaînes d’approvisionnement transfrontalières.

« Aucun prétexte pour ne pas fournir de gaz »

Hier, il y avait donc aussi des nouvelles du camp russe. « Gazprom (le groupe gazier public russe, NDLR) remplit ses obligations, les a toujours remplies et veut continuer à les remplir », a déclaré Poutine depuis Téhéran, en Iran, selon l’agence de presse russe Interfax.

Il a toutefois ajouté que la reprise complète des livraisons de gaz dépendait du retour en Russie d’une turbine particulière du gazoduc, précédemment bloquée au Canada. Si cette turbine n’arrivait pas, la capacité du Nord Stream 1 serait considérablement réduite. « Il n’y aura alors que 30 millions de mètres cubes par jour », a-t-on entendu. À titre de comparaison, le gazoduc peut transporter 167 millions de mètres cubes par jour.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réagi aujourd’hui en déclarant que « la turbine est déjà sur le chemin du retour, il n’y a donc aucune excuse pour ne pas livrer le gaz », a écrit le journal économique Financial Times.

MB

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