L’impression en trois dimensions (3D) pourrait à l’avenir fournir une solution pour lutter contre la calvitie, espère le groupe français de cosmétiques L’Oréal. Il s’est associé à Poietis, une entreprise de bioprinting française spécialisée dans la bio-impression par laser, pour tenter de parvenir à imprimer les premiers follicules pileux de cheveux vivants.
L’impression en trois dimensions (3D) pourrait à l’avenir fournir une solution pour lutter contre la calvitie, espère le groupe français de cosmétiques L’Oréal. Il s’est associé à Poietis, une entreprise de bioprinting française spécialisée dans la bio-impression par laser, pour tenter de parvenir à imprimer les premiers follicules pileux de cheveux vivants.
Il est déjà possible d’imprimer de la peau grâce à une technique semblable à celle de l’impression 3D, mais qui utilise des cellules au lieu du plastique. Cependant, cette opération est plus compliquée pour les follicules capillaires (l’organe qui produit les cheveux), qui sont des organismes complexes composés de plus d’une douzaine de types de cellules différents. C’est ce qui explique pourquoi personne n’a encore été capable d’en produire pour le moment, bien que des tentatives aient été faites sur des follicules pileux de souris.« Nous pensons qu’en reproduisant ce follicule capillaire très compliqué, nous ferons l’acquisition de nouvelles connaissances, et cela nous aidera à comprendre les mystères de la chute de cheveux et du vieillissement », indique José Cotovio, directeur du département de développement de modèles et méthodes prédictifs de L’Oréal Recherche & Innovation. Il indique que son équipe espère qu’elle pourra mieux comprendre comment fonctionne la formation des follicules capillaires, et que les travaux en laboratoire sur la duplication de ces organes lui feront faire des découvertes utiles dans le domaine de l’ingénierie tissulaire pour développer de nouveaux produits.
Des implants de cheveux
L’équipe sait aussi qu’il y a de la demande pour la mise au point d’implants de cheveux : « C’est le Graal que nous avons tous en tête, fabriquer quelque chose que l’on pourrait poser sur la tête des gens avec des problèmes de perte de cheveux », dit Cotovio.La bio-imprimante fonctionne en déposant une suspension comprenant des cellules par couches successives, au moyen d’un balayage par rayon laser. Ces cellules proviennent de personnes souffrant d’alopécie, mais il est aussi possible de prendre les propres cellules d’un patient et de les multiplier en laboratoire. « À partir de quelques cheveux, vous pouvez fabriquer des centaines et des milliers d’autres », affirme Cotovio. Le laser projette ces gouttelettes contenant ces cellules sur un substrat, c’est-à-dire une substance qui contient les nutriments sur lesquels elles peuvent se développer.30 % des hommes blancs âgés de moins de 30 ans présentent des signes de calvitie précoce. Chez les septuagénaires, ce chiffre grimpe à 80 %… Un marché potentiel colossal, donc.