Ce jeudi, les pays membres de l’OPEP et leurs partenaires ont tenu une réunion par visioconférence. Comme on pouvait s’y attendre, ils ont choisi de ne pas revoir à la hausse la production de pétrole prévue pour le mois d’août. Il faut dire qu’elle avait déjà été ajustée il y a quelques semaines.
Dans un communiqué, l’OPEP et ses partenaires (un groupement connu sous le nom d’OPEP+) ont indiqué qu’ils avaient choisi de s’en tenir, pour le mois d’août, à ce qui avait été convenu lors de leur dernière réunion, au début du mois. À savoir augmenter leur production de 648.000 barils par jour, là où les augmentations initialement prévues étaient d’environ 432.000 barils par jour. Les mêmes chiffres seront suivis pour le mois de juillet. Leur prochaine réunion aura lieu le 3 août.
Une annonce qui met fin aux très minces espoirs de voir l’OPEP+ annoncer qu’elle augmenterait encore davantage sa production d’or noir pour le mois d’août, alors que les prix du pétrole se sont envolés depuis le début de la guerre en Ukraine. Après un énorme pic début mars, ils sont peu à peu redescendus, avant de reprendre leur envol en mai puis au début du mois de juin. Depuis deux semaines, ils sont redescendus quelque peu puis ont rentamé une légère hausse en ce début de semaine, liée à de mauvaises nouvelles en provenance de Libye et d’Équateur. Ces dernières 48 heures, ils ont toutefois à nouveau baissé.
À Biden de mettre la pression
Joe Biden se rendra au Moyen-Orient, et notamment en Arabie saoudite à la mi-juillet. Il est attendu qu’il tente notamment de convaincre Ryad d’augmenter sa production pour les mois suivants, de façon à faire baisser les prix.
Toutefois, rien ne dit que le président américain réussira sa mission. Pas seulement car l’OPEP et ses partenaires apprécient de voir des prix si élevés, mais peut-être aussi car… ils n’auraient tout simplement pas les moyens d’augmenter leur production.
En effet, cette semaine, Emmanuel Macron a indiqué que le président émirati lui avait dit que les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite, considérés comme quasiment les deux seuls pays encore capables d’augmenter la cadence, n’étaient en réalité quasiment plus (voire plus du tout pour les EAU) en mesure de le faire.
« Je pense depuis un certain temps que les estimations de la capacité de réserve détenue par des pays comme l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont été gonflées et qu’en cas de crise, ils ne peuvent pas mettre autant de pétrole sur le marché très rapidement que les analystes le pensaient », a confirmé jeudi Neil Atkinson, analyste pétrolier indépendant, auprès de CNBC.
Aussi, la déclaration de Macron à Biden – informelle, mais tenue devant des journalistes – envoie un autre message: si le Moyen-Orient ne le peut ou ne le veut pas, c’est au tour des USA d’augmenter la production. Et ce, malgré le fait que le président américain envisage une interdiction totale des nouveaux forages pétroliers et gaziers offshore dans son pays.